Né le 18 octobre 1924 aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), mort au combat le 28 mai 1944 à La Parade ( Lozère) ; résistant dans l’Armée secrète (AS).

Marcel Liotard était le fils de Marius, boucher aux Pennes-Mirabeau, et de Margot Mouroux. Convoqué en 1942 aux Chantiers de jeunesse, il rejoignit le groupement n°19 de cet organisme implanté à Meyrueis (Lozère) commune à la jonction entre le causse Méjean au nord et le massif du mont Aigoual au sud. Liotard, comme les jeunes de ce chantier de jeunesse, travaillait comme bûcheron dans les forêts du massif de l’Aigoual. Il était affecté au groupe n° 7 de Valbel. Dans ce chantier de jeunesse, certains ne supportaient pas la propagande vichyste à laquelle ils étaient soumis.
Le 21 mai, vers 16 heures, dirigé par Jean Capel, un détachement du maquis Bir Hakeim (Armée secrète) installé au Grand Hôtel du Fangas (Gard), près du sommet du mont Aigoual se rendit à Meyrueis afin de réquisitionner du matériel des vivres. Capel s’adressa aux cent cinquante (environ) jeunes du chantier présents. Il leur demandait de rejoindre les rangs du maquis qu’il commandait. Seuls quatre d’entre eux, Georges Constantinou, Albert Cyprien, Marcel Liotard et André Picon décidèrent de le faire. Ils se joignirent au groupe et gagna avec lui le cantonnement du Fangas.
Le 26 mai, alors que des GMR et des éléments de la Milice suivant les indications de l’équipage d’un avion d’observation allemand qui avait survolé l’hôtel, attaquaient le Fangas, le maquis Bir Hakeim se dirigea vers La Parade (Lozère), sur le causse Méjean où Capel avait décidé d’établir un nouveau cantonnement. La plupart des « biraquins » (combattants de Bir Hakeim désignés ainsi par les Cévenols) effectuèrent le trajet à pied. La marche, harassante, dura deux jours. Liotard arriva à La Parade, épuisé comme ses camarades, le 27 mai au soir. On l’affecta au hameau de la Borie, très proche du village de La Parade. Dans ce hameau, une grande ferme caussenarde — affublée pompeusement du nom de « château » Lapeyre, du nom de son propriétaire professeur de médecine à Montpellier — abritait l’état major du maquis.
Le 28 mai, le matin, les troupes d’occupation (des Allemands et des Arméniens de l’Ost Legion) averties de la présence de Bir Hakeim sur le causse Méjean attaquèrent le maquis après avoir encerclé La Parade. Marcel Liotard fut tué en défendant la Borie. Le 29 mai, il fut enterré dans une fosse à La Parade.
Son nom fut inscrit sur le monument aux morts des Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) et sur le monument érigé à Mourèze (Hérault) en l’honneur des membres du maquis Bir Hakeim morts au combat ou fusillés. Il figure également sur le monument érigé à La Parade (commune de Hures-la Parade, Lozère) pour commémorer les morts du combat de La Parade et les prisonniers exécutés sommairement à Badaroux.
Voir La Parade
Sources

SOURCES : Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Site MemorialGenWeb consulté le 5 août 2017.

André Balent

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