Né le 7 août 1917 à Taulé (Finistère), exécuté sommairement le 18 juillet 1944 à Bieuzy-les-Eaux (Morbihan) ; ORA ; FFI.

Sur le monument de Rimaison
Sur le monument de Rimaison
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Robert Jourdren était le fils d’Alain Jourdren, télégraphiste, décédé, et de Marie Anne-Albertine Guéguinier, ménagère. Célibataire, il était domiciliée chez sa mère à Taulé (Finistère).

Militaire de carrière dans l’Armée de l’Air en congé d’armistice, Robert Jourdren rejoignit l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA). Opérateur radio du réseau Blavet hébergé un temps chez Isidore Dano, cultivateur au village du Creux à Plumelec (Morbihan), Robert Jourdren fut arrêté le 27 juin 1944 à Bubry (Morbihan). Un barrage allemand intercepta la voiture de gendarmerie où il se trouvait en compagnie d’autres résistants : Mathieu Donnart, [pseudo : colonel Poussin], qui commandait les FFI du Finistère, Jean-Louis Jamet, lieutenant de la gendarmerie de Quimperlé, son chauffeur Pierre Mourisset, Claude Sendral [pseudo ; Huissier], qui avait été parachuté comme agent du Bureau des opérations aériennes (BOA) de la France libre, l’opérateur radio François Loscun, ainsi qu’un mécanicien, René Philippeau.
Il fut incarcéré avec eux à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Pontivy (Morbihan), où sévissaient les hommes du Sicherheitsdienst (SD) et les miliciens de Front Aufklärung Truppe (FAT).
Le 18 juillet 1944, Robert Jourdren fit partie des quatorze détenus extraits des geôles de Pontivy, emmenés en camion jusqu’au lieu-dit Rimaison en Bieuzy-les-Eaux, où ils furent exécutés un à un :
- quatre jeunes FFI des Côtes-du-Nord (Côtes–d’Armor), Émile Le Berre, François Le Pavec, Maurice Penhard et Robert Rouillé ;
- cinq parachutistes SAS, Alain Calloc’h de Kerillis, André Cauvin, Louis Claustre, Jean Fleuriot et Jean Pessis ;
- trois résistants, Robert Jourdren, Pierre Mourisset, Claude Sendral ;
- et deux corps qui n’ont pu être identifiés et qui pourraient être ceux de René Halimbourg et d’Édouard Paysant.
Les corps, qui n’avaient pas été enterrés, ne furent découverts que le 28 juillet 1944, entassés les uns sur les autres et leur identification fut longue et difficile. Celui de Robert Jourdren (acte de décès n°24, corps n°8) fut reconnu le 3 octobre 1944 par son oncle Jean Jourdren, mareyeur domicilié à Douarnenez (Finistère).
Le sergent-chef Robert Jourdren obtint la mention « Mort pour la France ».

Quant à Mathieu Donnart et Jean-Louis Jamet, ils furent exécutés le 29 juillet 1944 au lieu-dit Le Rohu sur le territoire de la commune de Pluméliau.

Robert Jourdren a été homologué FFI.
À Bieuzy-les Eaux, le nom de Robert Joudren est inscrit sur le monument commémoratif de Rimaison.
Dans le Finistère, il figure sur le monument aux morts de Taulé.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, Al 1Mi 28 607 et RG 16 P 313091. — . — Arch. munic. Bieuzy-les-Eaux, dossier communiqué par Léon Quilleré, maire de Bieuzy-les-Eaux et exposition " Rimaison " Bieuzy-les-Eaux 18 juillet 1944 - 15 juillet 2017 (photo), réalisée par Yves Jouan (photo). — Ami entends-tu... Journal de la Résistance bretonne, ANACR-56, n° 72, 2e semestre 1989. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978.— Kristian Hamon, Le Bezen Perrot : 1944, des nationalistes bretons sous l’uniforme allemand, Yoran Embanner, 2005 et Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. – René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944. Gourin-Le Faouët-Guéméné et Morbihan-Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse-Bretagne-Quéven-Morbihan, 2013. — " Bieuzy-les-Eaux : crimes de guerre du 18 juillet 1944 ", dossier mis en ligne le 30 septembre 2016 sur le Blog de Kristian Hamon. — Mémorial GenWeb. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Taulé (acte de naissance) ; Bieuzy-les-Eaux (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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