SENDRAL Claude
Né le 8 novembre 1925 à Rabat (Maroc), exécuté sommairement le 18 juillet 1944 à Bieuzy-les-Eaux (Morbihan) ; BOA (FFL-FFC).
Claude Sendral rejoignit Londres et se mit au service du Bureau des opérations aériennes (BOA) de la France libre. Parachuté dans le Morbihan en avril 1944, il fut malgré son jeune âge le second d’André Rousse [Chancelier], chef du BOA pour la région M. Il fut arrêté le 27 juin 1944 à Bubry (Morbihan). Un barrage allemand intercepta la voiture de gendarmerie où il se trouvait en compagnie de Mathieu Donnart, [lieutenant-colonel Le Poussin], qui commandait les FFI du Finistère, Jean-Louis Jamet, lieutenant de gendarmerie à Quimperlé, son chauffeur Pierre Mourisset, l’opérateurs radio Robert Jourdren et les FF IFrançois Loscun et René Philippeau. Ils furent incarcérés à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Pontivy (Morbihan), où sévissaient les agents du Sicherheitsdienst (SD), le service de sûreté de la SS, et les agents français de la Front Aufklärung Truppe (FAT).
Le 18 juillet 1944, Claude Sendral fit partie des quatorze détenus extraits des geôles de Pontivy, emmenés en camion jusqu’au lieu-dit Rimaison en Bieuzy-les-Eaux, où ils furent exécutés un à un :




Les corps qui n’avaient pas été enterrés ne furent découverts que le 28 juillet 1944, entassés les uns sur les autres et leur identification fut longue et difficile. Celui de Claude Sendral (acte de décès n° 29, corps n° 14), inhumé initialement dans le cimetière de Bieuzy-les-Eaux, fut exhumé le 17 juin 1945 et transféré à Vannes (Morbihan) sur le plateau de la Garenne où furent rassemblés les cercueils de quatre résistants inconnus, et où fut tiré au sort celui qui fut ré-inhumé au pied du monument aux morts avec l’inscription : « À un résistant inconnu ». Le 18 juin 1945, le corps de Claude Sendral fut identifié par le journaliste Louis Bloch et ne fut donc pas tiré au sort. Il fut ré-inhumé dans le cimetière de Boismoreau à Vannes.
Claude Sendral a obtenu la mention « Mort pour la France ». Il a été homologué FFI et FFC.
À Bieuzy-les Eaux, le nom est inscrit sur le monument commémoratif de Rimaison.
Au Maroc, la figure sur le monument aux morts de Casablanca.
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 150 175. — SHD, Vincennes, GR 16 P 295695. — Arch. munic. Bieuzy-les-Eaux, dossier communiqué par Léon Quilleré, maire de Bieuzy-les-Eaux et exposition " Rimaison " Bieuzy-les-Eaux 18 juillet 1944 - 15 juillet 2017, réalisée par Yves Jouan. — Ami entends-tu... Journal de la Résistance bretonne, ANACR-56, n° 72, 2e semestre 1989. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978.— Kristian Hamon, Le Bezen Perrot : 1944, des nationalistes bretons sous l’uniforme allemand, Yoran Embanner, 2005 et Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944. Gourin-Le Faouët-Guéméné et Morbihan-Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse-Bretagne-Quéven-Morbihan, 2013. — " Bieuzy-les-Eaux : crimes de guerre du 18 juillet 1944 ", dossier mis en ligne le 30 septembre 2016 sur le Blog de Kristian Hamon. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Bieuzy-les-Eaux (acte de décès).
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson