CLAUSTRE Louis, Sylvain, Léon, Édouard [Pseudonyme dans la Résistance : Sylvain CASTAGNÉ]
Né le 1er novembre 1907 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), exécuté sommairement le 18 juillet 1944 à Bieuzy-les-Eaux (Morbihan) ; SAS-FFL.

Louis Claustre
SOURCE : Site FFL-SAS

Lé mémorial international des SASà Sennecey-le-Grand
SOURCE : Site 22sas12.over-blog.com

Sur le mémorial SAS de Plumelec
SOURCE : Photo Jean-Pierre et Jocelyne Husson


Sur le monument de Rimaison en Bieuzy-les-Eaux



Dans la nécropole de Sainte-Anne-d’Auray


Le monument des passeurs des Pyrénées ariégeoisesà Ornolac-Ussat-les-Bains
« CLAUSTRE Louis mort sous la torture »
SOURCE : Site Régions Occitanie
Il fut mobilisé en 1939 dans une compagnie d’aérostiers qui a combattu en Champagne. Démobilisé à Toulouse, il revint au Puymorens où il participa avec son ami Pierre Saint-Laurens, à la mise en place de filières d’évasion vers l’Espagne à partir du Refuge Hôtel Altitude 2000 (commune de Porté-Puymorens, Pyrénées-Orientales). Après l’invasion en novembre 1942 de la zone Sud par les Allemands, les passages en Espagne devinrent de plus en plus difficiles à organiser. Au début du mois de mars 1943, recherché suite à une dénonciation, il décida de passer en Espagne, où il fut arrêté et interné pendant trois mois à Gérone, puis à Campdevànol, près de Ripoll (province de Gérone). Libéré le 14 juillet 1943, il passa au Portugal, et rejoignit le Maroc où il s’engagea sous le pseudonyme de Sylvain Castagné dans les Forces françaises libres (FFL) le 21 juillet 1943 et intégra les Forces aériennes françaises libres (FAFL) sous le matricule 36312. et fut envoyé à l’entraînement en Algérie. Le 18 décembre 1943, il quitta la base de Blida pour rejoindre l’Écosse. Breveté à Ringway, il fut affecté au 2e Régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) du commandant Bourgoin ou 4e Special Air Service (SAS), qui fut parachuté en Bretagne à partir du 6 juin 1944.
La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. Plusieurs milliers de résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent rassemblés dans le camp de Saint-Marcel, dans le cadre de l’opération Dingson.
Parachuté dans le Morbihan le 12 juin 1944, le sergent-chef Louis Claustre fit fonction de secrétaire du commandant Bourgoin. Après l’attaque du camp de Saint-Marcel le 18 juin 1944 et la dispersion des parachutistes SAS et des FFI-FTPF, il fut capturé suite à une dénonciation. Il fut incarcéré à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Pontivy (Morbihan), où sévissaient les agents du Sicherheitsdienst (SD), le service de sûreté de la SS, et les agents français de la Front Aufklärung Truppe (FAT 354).
Le 18 juillet 1944, il fit partie des quatorze détenus extraits des geôles de Pontivy, emmenés en camion jusqu’au lieu-dit Rimaison en Bieuzy-les-Eaux, où ils furent exécutés un à un :




Les corps qui n’avaient pas été enterrés ne furent découverts que le 28 juillet 1944, entassés les uns sur les autres. Leur identification fut longue et difficile.
L’acte de décès numéro 25, correspondant au corps numéro 9, dressé en mairie de Bieuzy-les-Eaux le 29 juillet 194, constate « le décès d’un individu du sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie », porteur « d’un livret militaire anglais : surname Tagne (?) [le pseudonyme de Louis Claustre était « Sylvain Castagné »] Louis Sylvain né le 1er novembre 1904 à Blida ». Une annotation indique qu’il a été reconnu le 20 juillet 1945 par le lieutenant Gabaudan, domicilié à Saint-André-de-Sangonis (Hérault). Cependant son nom ne figurait pas sur le monument de Rimaison lors de son inauguration en juillet 1946. Il a été ajouté ultérieurement à la demande de sa famille.
Enterré initialement dans le cimetière de Bieuzy-les-Eaux, le cercueil de Louis Claustre a été exhumé et transféré le 20 avril 1961 dans la nécropole nationale de Sainte-Anne d’Auray (Morbihan) : tombe 810, rang 4, carré 6.
Louis Claustre a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFL. La Croix de guerre lui a été décernée à titre posthume.
Dans le Morbihan, le nom de Louis Claustre est inscrit sur le monument érigé à Rimaison en Bieuzy-les Eaux, et sur le mémorial des parachutistes SAS de la France Libre érigé près du moulin de La Grée à Plumelec.
En Saône-et-Loire, il figure sur le mémorial international des SAS de Sennecey-le-Grand.
Dans l’Ariège, il est gravé sur le monument dédié aux passeurs des Pyrénées ariégeoises inauguré en 1990 à Ornolac-Ussat-les-Bains, qui porte l’inscription :
« CLAUSTRE Louis mort sous la torture »
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 45 933. — SHD, Vincennes, RG 16 P 132275. — Arch. munic., Bieuzy-les-Eaux, dossier communiqué par Léon Quilleré, maire de Bieuzy-les-Eaux et exposition " Rimaison " Bieuzy-les-Eaux 18 juillet 1944-15 juillet 2017, réalisée par Yves Jouan. — Henry Corta, Les Bérets rouges, Amicale des anciens parachutistes SAS, Société nationale des entreprises de presse, 1952. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux, Imprimerie La Limitrophe, 1991. — Kristian Hamon, Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse-Bretagne, Quéven, 2013. — En mémoire de Louis Claustre (1907-1944) - « Mort pour la France », notes biographiques mises en forme par Vincent Claustre, juin 2014. — Site Internet FFL-SAS (photo). — " Bieuzy-les-Eaux : crimes de guerre du 18 juillet 1944 ", dossier mis en ligne le 30 septembre 2016 sur le Blog de Kristian Hamon. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — Site Patrimoines en Occitanie, monument aux morts de la guerre 1939-1945, Ornolac-Ussat-les-Bains (photo). — État civil, Neuilly-sur-Seine (acte de naissance) ; Bieuzy-les-Eaux (acte de décès) — Notes d’André Balent.
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson