Né le 25 juin 1920 à Gaggenau (Bade-Würtemberg, Allemagne), mort en action le 18 juillet 1944 à Saint-Gilles-les-Forêts (Haute-Vienne) ; résistant FTPF.

Léopold Kahn
Léopold Kahn
Léopold Kahn était le fils de Gustave Kahn et de Berthe née Ladenburger. Il était né en Allemagne à Gaggenau, ville proche de Rastatt et Baden-Baden à quelques kilomètres de la frontière française. La famille Kahn (les parents et leurs deux fils, Léopold et son frère cadet Ferdinand, né en 1921 à Bade) qui appartenait à la communauté juive locale s’était réfugiée en France dès 1933 à Fourchambault dans la Nièvre où le père devint marchand de bestiaux. Léopold Kahn s’engagea en septembre 1939 dans la Légion étrangère. Démobilisé à l’été 1940 après la défaite, il se réfugia avec sa famille en zone libre à Bujaleuf (Haute-Vienne) au lieu-dit La Ribière-Chômeau, le département de la Nièvre étant à l’été 1940 situé en zone occupée. Les deux frères trouvèrent alors du travail comme ouvriers agricoles dans les fermes du secteur de Bujaleuf. Ils durent faire apposer la mention Juif sur leurs pièces d’identité à la brigade de gendarmerie de Bujaleuf au 15 janvier 1943. Léopold Kahn fut incorporé au 643e GTE (groupement de travailleurs étrangers) le 23 janvier 1943 et détaché chez Mr. Carcy à Bujaleuf ; il fut déclaré déserteur dès le 26 février de la même année. En fait la famille Kahn, menacée d’arrestation fut alors hébergée par les employeurs de Léopold, Jean et Élise Carcy qui les cachèrent dans des bâtiments de ferme voire dans la forêt.
A la fin de l’année 1943 Léopold, son frère Ferdinand et l’épouse de celui-ci, Hilde Weill, s’engagèrent dans la Résistance, rejoignant le maquis FTPF de Georges Guingouin. Les deux frères participèrent aux actions de sabotage du maquis tandis qu’Hilde Weill était agent de liaison des FTP (sa mère Maria Weill née Zuzunaga reçut en 2016 le titre de Juste parmi les Nations pour avoir caché en Limousin un jeune enfant juif menacé). Léopold participa avec son frère aux combats du Mont Gargan dans la deuxième quinzaine de juillet 1944. Venues de Limoges et soutenues par des membres des 1re et 3e Centaines de la 2e Cohorte de la Milice française, des unités allemandes, appartenant au groupement Ottenbacher (95ème Régiment de Sécurité) tentèrent d’éliminer les maquis du Mont Gargan (sur la commune de Saint-Gilles-les-Forêts en Haute-Vienne), commandés par le colonel FTPF Georges Guingouin. Les 17 et 18 juillet 1944 de violents combats se déroulèrent autour de Saint-Gilles-les-Forêts. Léopold Kahn trouva la mort le 18 juillet dans des circonstances qui restent à élucider.
Il obtint la mention mort pour la France. Son nom figure sur le monument aux Morts 1939-1945 du Jardin d’Orsay à Limoges. Il est également inscrit (noté Paul au lieu de Léopold) avec ceux de sept autres maquisards (et deux victimes anonymes) sur une stèle commémorative à Saint-Gilles-les-Forêts au bord de la D39A, à 1km du bourg vers Sussac (Mont Gargan), stèle portant l’inscription « Aux Maquisards tombés le 18 juillet 1944 - Passant souviens-toi ».
Jean et Élise CARCY qui ont protégé la famille de Léopold Kahn à Bujaleuf ont reçu le titre de Justes parmi les Nations le 2 novembre 1994. Le frère de Léopold Kahn, Ferdinand (décédé le 20 décembre 2017), ne fut naturalisé français qu’en 1948. Il reprit d’abord à Fourchambault l’activité familiale de marchand de bestiaux, puis devint directeur de la prison de Nevers. Sa femme, Hilde, fut conseillère municipale de Fourchambault.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. de la Haute-Vienne 646W252-256 ; 985W457 ; 1081W238-319 — Dossier AVCC Caen Cote AC 21 P 63827 — Mémorial de la Résistance, ANACR Haute-Vienne, 2005 — Georges Guingouin Quatre ans de lutte sur le sol limousin Ed. Hachette 1974 — Site Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — Comité français pour Yad Vashem dossier 6315JForum, le portail juif francophone Disparition de Ferdinand Kahn, résistant juif allemand.

Bernard Pommaret, Michel Thébault.

Version imprimable