CAUVIN André, Mathieu, Arthur
Né le 31 octobre 1912 à Paris (VIe arr.), exécuté sommairement le 18 juillet 1944 à Bieuzy-les-Eaux (Morbihan) ; FFL-SAS.

André Cauvin
SOURCE : Site FFL-SAS


Sur le monument de Rimaison en Bieuzy-les-Eaux


Sur le mémorial SAS de Plumelec
SOURCE : Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

Le mémorial international des SAS à Sennecey-le-Grand
SOURCE : Site Overblog 22sas12.com
Il rejoignit les Forces françaises libres (FFL) dès le mois de septembre 1940 et participa aux campagnes d’Érythrée, de Syrie et de Libye. En juillet 1943, il fut intégré en Grande Bretagne aux Forces aériennes françaises libres (FAFL) sous le matricule 36053. Breveté à Ringway, il fut affecté au 2e Régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) ou 4e SAS (Special Air Service) du commandant Bourgoin, qui fut parachuté en Bretagne à partir du 6 juin 1944. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne.
Le sergent-chef Cauvin fut parachuté le 12 juin 1944, et rejoignit le camp de Saint-Marcel (Morbihan) où de nombreux résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) avaient été regroupés et armés. Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient stationnés un peu plus de deux mille FFI-FTPF encadrés par deux cents SAS, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI-FTPF se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sûreté de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan..
Le 13 juillet 1944, apprenant l’exécution du capitaine SAS Pierre Marienne qui détenait une carte d’état-major sur laquelle étaient localisées les caches des parachutistes SAS, les postes de secours ainsi que les dépôts d’armes et de munitions, les lieutenants Jean Fleuriot, Alain Calloc’h de Kérillis et François Tisné décidèrent de se rendre à Trédion (Morbihan) pour transférer dans un autre lieu les SAS blessés qui s’y cachaient, dans la ferme d’Armand Kerhervé au village de Kerlanvaux. André Cauvin les accompagnait. Ils furent surpris par une patrouille allemande à l’entrée de Trédion, au lieu-dit Le Sabot. François Tisné fut tué, André Cauvin fut blessé et fait prisonnier, tandis que Jean Fleuriot et Alain Calloc’h de Kerillis, pourtant blessés, parvenaient à se replier et à rejoindre la ferme d’Armand Kerhervé.
André Cauvin fut incarcéré à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Pontivy (Morbihan), où sévissaient des hommes du Sicherheitsdienst Service de sûreté allemand (SD) et des agents français de la Front Aufklärung Truppe (FAT 354).
Le 18 juillet 1944, André Cauvin fit partie des quatorze détenus extraits des geôles de Pontivy, emmenés en camion jusqu’au lieu-dit Rimaison en Bieuzy-les-Eaux, où ils furent exécutés un à un :




Les corps qui n’avaient pas été enterrés ne furent découverts que le 28 juillet 1944, entassés les uns sur les autres et leur identification fut longue et difficile. Celui d’André Cauvin (acte de décès n° 18, corps n° 2) a été reconnu par son épouse le 29 avril 1945.
André Cauvin a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFL. La Médaille militaire lui a été décernée à titre posthume.
Dans le Morbihan, le nom d’André Cauvin est inscrit sur le monument commémoratif de Rimaison en Bieuzy-les Eaux et sur le mémorial des parachutistes SAS de la France libre près du moulin de La Grée à Plumelec.
Il figure aussi sur le mémorial international des SAS à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 39 996. — SHD, Vincennes, RG 16 P 112827. — Arch. munic. Bieuzy-les-Eaux, dossier communiqué par Léon Quilleré, maire de Bieuzy-les-Eaux et exposition " Rimaison " Bieuzy-les-Eaux 18 juillet 1944 - 15 juillet 2017, réalisée par Yves Jouan. Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance (photo), Imprimerie Basse-Bretagne, Quéven, 2013. — Site Internet FFL-SAS (photo). — " Bieuzy-les-Eaux : crimes de guerre du 18 juillet 1944 ", dossier mis en ligne le 30 septembre 2016 sur le Blog de Kristian Hamon. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Bieuzy-les-Eaux (acte de décès).
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson