Né le 21 janvier 1914 à Morlaix (Finistère), exécuté sommairement le 18 juillet 1944 à Bieuzy-les-Eaux (Morbihan) ; FFL-SAS.

Jean Fleuriot
Jean Fleuriot
SOURCE : Site FFL-SAS
Sur le monument de Rimaison</br> en Bieuzy-les-Eaux
Sur le monument de Rimaison
en Bieuzy-les-Eaux
Sur le mémorial SAS de Plumelec
Sur le mémorial SAS de Plumelec
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Le mémorial international des SAS</br> à Sennecey-le-Grand
Le mémorial international des SAS
à Sennecey-le-Grand
SOURCE : Overblog 22sas12.com
Jean Fleuriot était le fils de René Marie Alexandre Fleuriot, représentant de commerce, et de Jeanne Alexandrine Marie Relland, domiciliés 8 rue de Vanves à Clamart (Hauts-de-Seine). Célibataire, il fut adopté par la Nation et résidait à Clamart.

Attaché militaire (Air) à Moscou en septembre 1939 (URSS), puis à Sofia (Bulgarie) de mars à août 1940, Jean Fleuriot rallia les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en septembre 1940, puis effectua des missions au Proche-Orient (Le Caire, Jérusalem, Beyrouth) avant de rejoindre Londres où il fut intégré à l’infanterie de l’Air en février 1943. Breveté à Ringway le mois suivant, il fut affecté avec le grade de lieutenant au 2e Régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) ou 4e SAS (Special Air Service) du commandant Bourgoin, qui fut parachuté à partir du 6 juin 1944 en Bretagne. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. De nombreux résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel (Morbihan), qui fut attaqué en force par la Wehrmacht le 18 juin 1944, entraînant l’interruption des liaisons-radio et la dispersion des SAS et des FFI-FTPF, qui furent traqués par la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot.

À Londres, les Britanniques, inquiets de ne plus recevoir de messages, décidèrent de parachuter au cours de la nuit du 22 au 23 juin 1944, au Nord-Est de Sérent (Morbihan), le major britannique Cary-Elwes et son ordonnance le caporal Mills, accompagnés d’un groupe de parachutistes SAS commandé par le lieutenant Jean Fleuriot : Jean Perrin et trois opérateurs-radio, le sergent-chef Jean Marty, Albert Bletterie et Émile Hugounenq qui fut blessé en touchant le sol. Leur mission était de prendre contact avec le commandant Bourgoin, ce qu’ils ne parvinrent à faire que le 26 juin 1944.
Le 13 juillet 1944, apprenant l’exécution du capitaine SAS Pierre Marienne qui détenait un cahier où étaient localisées les caches des parachutistes SAS, les lieutenants Jean Fleuriot, Alain Calloc’h de Kerillis et François Tisné décidèrent de se rendre à Trédion (Morbihan) pour transférer dans un autre lieu les SAS blessés qui s’y cachaient et dont faisait partie Jean Perrin, dans la ferme d’Armand Kerhervé au village de Kerlanvaux. Ils furent surpris par une patrouille allemande à l’entrée de Trédion, au lieu-dit Le Sabot. François Tisné fut tué, André Cauvin fut blessé et capturé, tandis que Jean Fleuriot et Alain Calloc’h de Kerillis, pourtant blessés, parvenaient à se replier et à rejoindre la ferme d’Armand Kerhervé.
Le lendemain, 14 juillet, la ferme fut cernée par des soldats allemands et des agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe). Lors de l’attaque, six parachutistes SAS et FFI furent tués ; Armand Kerhervé fut battu à mort et jeté dans le brasier de sa ferme incendiée avec les corps de quatre SAS. Blessés, Alain Calloc’h de Kerillis et le Jean Fleuriot durent se rendre. Tous deux furent incarcérés à l’école primaire supérieure de jeunes filles de Pontivy (Morbihan), où Maurice Zeller, agent français à la tête de la Front Aufklärung Truppe (FAT 354), tenta en vain de leur faire dire sous la torture où était caché le commandant Bourgoin.
Le 18 juillet 1944, ils firent partie des quatorze détenus extraits des geôles de Pontivy, emmenés en camion jusqu’au lieu-dit Rimaison en Bieuzy-les-Eaux, où ils furent exécutés un à un :
- quatre jeunes FFI des Côtes-du-Nord (Côtes–d’Armor), Émile Le Berre, François Le Pavec, Maurice Penhard et Robert Rouillé ;
- cinq parachutistes SAS, Alain Calloc’h de Kerillis, André Cauvin, Louis Claustre, Jean Fleuriot et Jean Pessis ;
- trois résistants, Robert Jourdren, Pierre Mourisset, Claude Sendral ;
- et deux corps qui n’ont pu être identifiés et qui pourraient être ceux de René Halimbourg et d’Édouard Paysant.

Les corps qui n’avaient pas été enterrés ne furent découverts que le 28 juillet 1944, entassés les uns sur les autres. Leur identification fut longue et difficile. Celui de Jean Fleuriot (acte de décès n° 20, corps n° 4) fut reconnu par ses parents le 3 mai 1945.

Jean Fleuriot a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFL. La Légion d’honneur lui a été décerné à titre posthume ainsi que la Croix de guerre 1939-1945 avec palme.

Dans le Morbihan, le nom de Jean Fleuriot est inscrit sur le monument commémoratif de Rimaison en Bieuzy-les Eaux et sur le mémorial des parachutistes SAS de la France Libre érigé près du moulin de La Grée à Plumelec.
Il Il figure aussi sur le mémorial international des SAS à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 184 996. — SHD, Vincennes, GR 16 P 225782. — Arch. munic. Bieuzy-les-Eaux, dossier communiqué par Léon Quilleré, maire de Bieuzy-les-Eaux et exposition " Rimaison " Bieuzy-les-Eaux 18 juillet 1944 - 15 juillet 2017, réalisée par Yves Jouan. — Henry Corta, Les Bérets rouges, Amicale des anciens parachutistes SAS, Société nationale des entreprises de presse, 1952. — Paul Bonnecarrère, Qui ose vaincra-Les parachutistes de la France libre, Arthème Fayard, 1971. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux (photo), Imprimerie La Limitrophe, 1991. — Henry Corta et alii, Qui ose gagne : Les parachutistes du 2e R.C.P (4e SAS) France-Belgique, 1943-1945, Service historique de l’Armée de terre), 1997.— Kristian Hamon, Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance (photo), Imprimerie Basse-Bretagne, Quéven, 2013. — Site Internet FFL-SAS (photo). — Blog de Kristian Hamon. — Mémorial GenWeb. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Morlaix (acte de naissance), Bieuzy-les-Eaux (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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