Lors des journées préparant la libération de Limoges, cinq résistants furent exécutés sommairement par les Allemands le 17 août 1944 dans ce village de la Haute-Vienne.

Stèle commémorative à La Chaume-Verte, commune de Jourgnac
Stèle commémorative à La Chaume-Verte, commune de Jourgnac
Crédit : MémorialGenWeb
A partir du 12 août 1944 alors que les premiers signes d’un départ imminent des troupes allemandes et de leurs collaborateurs se précisaient, plusieurs maquis de la Haute-Vienne sur ordre du commandant départemental des FTP, Georges Guingouin, vinrent s’établir autour de Limoges, la libération de la ville semblant proche. Ces maquis s’installèrent à partir de la nuit du 13 au 14 août, dans les communes périphériques de Limoges. Le 17 août 1944 au matin, vers 7 h. arrivèrent sur la départementale 704 qui joint Limoges à Saint-Yrieix-la-Perche, des éléments blindés et motorisés allemands du 19ème Régiment de police SS, en garnison à Limoges, dont le but était vraisemblablement de dégager les abords de la ville dans le secteur Feytiat, Solignac, Le Vigen, Jourgnac et Aixe-sur-Vienne. Sur ce parcours, les combats du 17 août entraînèrent la mort de 28 résistants FTP, dont cinq à Jourgnac. Un groupe de maquisards appartenant à la 2449ème compagnie FTPF (sous-secteur B) avait été placé en position défensive au lieu-dit La Chaume-Verte sur la commune de Jourgnac afin d’assurer la protection du poste de commandement du bataillon FTPF établi sur la commune voisine de Boissac. Le groupe fut attaqué en fin d’après-midi vers 17 heures 30 par une unité allemande. Rapidement submergés par la puissance feu allemande, les maquisards furent exécutés sommairement (les blessés furent achevés) et leurs corps mutilés.
Le soir même, les cinq corps furent emmenés par les habitants du village qui les déposèrent dans l’église. Deux jours plus tard, malgré la proximité des troupes allemandes, un hommage patriotique fut organisé à Nexon (commune limitrophe et chef-lieu de canton) en présence de plusieurs centaines de personnes et de contingents de maquisards ; « soixante enfants des écoles, les bras chargés de fleurs des champs, passèrent devant la foule massée sur le champ de foire de Nexon » (François Adeline op. cit.). Les corps furent inhumés provisoirement. Le 8 septembre 1944, une nouvelle cérémonie patriotique eut lieu au cimetière de Louyat à Limoges pour le transfert des corps de Maurice Boissard et Lucien Courtiaud.
Les noms sont inscrits sur une stèle érigée au bord du CD 11, au village de la Chaume Verte :
BOISSARD Maurice
COURTIAUD Marcel
DUDOGNON Fernand
LAPOUGE Raymond
SAMUEL Roger
Sources

SOURCES : Bulletin n°89 de l’association des amis du musée de la Résistance de Limoges. — Georges Guingouin Quatre ans de lutte sur le sol limousin, Ed. Hachette 1974 — François Adeline Haute-Vienne 1940 – 1944, La guerre secrète Ed. Le Populaire du Centre, Hors-Série décembre 2006 — Le Populaire du Centre 20 août 2014. MémorialGenWeb.

Bernard Pommaret, Dominique Tantin, Michel Thébault

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