Né le 5 février 1914 à Saint-Didier-des-Bois (Eure), guillotiné le 25 août 1944 à Halle/Saale (Saxe-Anhalt, Allemagne) ; mécanicien ; travailleur en Allemagne et agent de renseignements.

Robert Bezin était le fils d’Alfred Louis, âgé de 38 ans, chaussonnier et d’Eugénie Joséphine Seney, âgée de 37 ans, journalière.
Il était célibataire. À sa sortie de l’école, il se forma au métier de mécanicien puis de 1935 à 1936, il effectua son service militaire dans l’aviation et fut mobilisé dans cette arme en 1939.
Sans doute réquisitionné au titre du STO, il fut envoyé en février 1942 comme travailleur à Kiel, au bord de la Baltique. Il résidait au camp de Wattenbeck, où il fit la connaissance de Jean Voranger et René Varéon de Chabannes. Par l’intermédiaire de ce dernier, Robert Bezin trouva du travail aux chantiers navals et sur différents navires. Varéon de Chabannes se faisait passer pour un agent de renseignements au service du général de Gaulle et convainquit Robert Bezin de profiter de ses déplacements le long des côtes norvégiennes pour faire des croquis et prendre des notes sur les installations côtières de défense et sur les bases de sous-marins et d’hydravions.
Avec Jean Voranger Robert Bezin repéra toutes les pièces d’artillerie des sites de Tromsø, Bodø, Ǻlesund et Kristiansand et les reporta sur un plan. Dénoncé par des indicateurs infiltrés parmi les travailleurs français du camp, il fut arrêté en compagnie de Jean Voranger le 22 janvier 1943 par la Gestapo de Kiel qui l’incarcéra à la prison de la police de la ville. Il quitta la prison le 16 décembre 1943 et fut transféré à la prison Fort Zinna, à Torgau. Il fut jugé par le 2e Senat du Tribunal de guerre du Reich, présidé par le juge Otto Barwinski et condamné à mort sous l’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie. Le jugement fut confirmé le 20 juillet 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre. Robert Bezin et ses deux coinculpés Jean Voranger et René Varéon de Chabannes furent conduits à la prison Roter Ochse , à Halle (Saale) le 24 août 1944 et guillotinés le 25 août à 17h00. L’acte de décès de Robert Bezin porte la mention « Arrêt cardiaque brutal et arrêt de la respiration ». Son corps fut incinéré le 28 août et l’urne contenant ses cendres fut inhumée le 27 octobre 1944 au Gertraudenfriedhof. Elle fut exhumée le 6 novembre 1946 et les cendres furent ramenées en France par l’intermédiaire du Centre de dispersion national des urnes de Strasbourg.
Son acte de décès fut transcrit à Elbeuf (Seine-Maritime) le 21 octobre 1946.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Elbeuf.
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. du Cherche midi, Paris 2014.— Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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