Né le 20 août 1924 à Moissac (Tarn-et-Garonne), fusillé par des miliciens le 17 février 1944 à Toulouse (Haute-Garonne) prison Saint-Michel ; étudiant ; surveillant de lycée ; communiste clandestin ; résistant de Montauban (Tarn-et-Garonne), FTP-MOI.

Louis Sabatié (1924-1944)
Louis Sabatié (1924-1944)
Cliché : Claude Richard, site MemorialGenWeb
Louis Sabatié résidait à Montauban (Tarn-et-Garonne). Il fit des études secondaires au lycée Ingres de cette ville.
En octobre 1940, il entra en classe de première dans cet établissement. Sa classe devint un lieu de débat politique, animé par quelques professeurs. Lui-même, âgé de quinze ans, adhéra aux Jeunesses communistes (JC) clandestines.
En juin 1942, il passa le baccalauréat (série Mathématiques élémentaires) et, à la rentrée suivante, il fut élève en classe préparatoire pour l’entrée à une école de Hautes études commerciales. En même temps il obtint un emploi de surveillant au lycée Ingres où il avait étudié.
En 1942, avant d’entrer au lycée de Toulouse, avec des militants et des sympathisants de la JC, il créa à Montauban une Phalange antinazie (PAN) qui fit de la propagande par voie de tracts qu’elle éditait et distribuait. Cette organisation, purement locale, attira aussi des lycéens de provenances idéologiques et politiques diverses. En 1943, la PAN montalbanaise se transforma en groupe de FTPF. En décembre 1943, il participa à l’attentat contre l’Office de placement allemand de Montauban, à l’angle de la rue du Greffe et de la rue de la République. Par la suite, Sabatié appartint à la 35e brigade de FTP-MOI de la région toulousaine où il reçut le n° matricule 35320.
Le 2 février 1944, il fit sauter la vitrine d’un pharmacien de Montauban, chef local de la Milice. Peu près, il se dirigea vers le Foyer du soldat allemand du chef-lieu du Tarn-et-Garonne. L’agent de police Bouyssou, en faction devant ce local, le considérant comme suspect, tenta de l’arrêter. pour se dégager, Sabatié tira un coup mortel de pistolet. L’agent Bouyssou ne mourut pas tout de suite. Les enquêteurs eurent le temps de lui présenter des photographies. Sur l’une d’entre elles, il reconnut Louis Sabatié.
Le lendemain, la police française vint l’arrêter dans une salle de classe du lycée Ingres. La police française l’incarcéra et le tortura à la prison Beausoleil de Montauban avant de le transférer, au début de l’après-midi du 17 février, au quartier français de la prison Saint-Michel de Toulouse (Haute-Garonne). Il fut immédiatement jugé, selon une procédure sommaire, par une Cour martiale du secrétariat d’État au Maintien de l’ordre (nom officiel des juridictions connues sous le nom de « Cours martiales de la Milice »). À 17 heures 30 minutes, il fut fusillé à Saint-Michel par un peloton de miliciens.
Au printemps de 1944, le maquis FTPF de Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne) prit le nom de maquis "Louis-Sabatié".
Homologué capitaine des FFI, Louis Sabatié fut aussi fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
Son nom figure sur le monument aux morts de Montauban et sur la plaque honorant les morts de la Résistance montalbanaise fixée sur un mur, rue de la Résistance, près de la cathédrale ; sur le monument commémoratif sportif (morts des deux guerres mondiales) de Montauban, à l’entrée du stade Sapiac. Au collège (ancien lycée) Ingres, son nom figure sur la plaque collective des élèves et maîtres morts entre 1939-1945 apposée dans le hall d’entrée. Le collège Jean-Jaurès de Montauban honore aussi la mémoire de Louis Sabatié : une plaque a été apposée sous le porche d’entrée, 9 rue Jules-Ferry à Montauban ; elle porte l’inscription : « Ici a vécu le capitaine FFI Louis Sabatié ». Son nom figure également sur la plaque commémorative des résistants guillotinés ou fusillés au quartier français de la prison Saint-Michel de Toulouse (sept noms, dont quatre de la 35e brigade des FTP-MOI).
Voir Toulouse, prison Saint-Michel et charnier de Bordelongue (9 novembre 1943-18 avril 1944)
Sources

SOURCES : André Greder, « Hommage à Louis Sabatié », Nouvelles de Tarn-et-Garonne, bimensuel du PCF 82, 26 février 2011. — Elérika Leroy, Mémoire de rues. Guide historique de la Résistance à Toulouse à travers les plaques de rues et les stèles commémoratives du centre-ville, Toulouse, Mairie de Toulouse, 2006, 96 p. [p. 57]. — Cécile Maury (dir.), Commission départementale [Tarn-et-Garonne] de l’information historique pour la Paix, Contre l’oubli, Plaques et stèles de la Résistance et de la déportation en Tarn-et-Garonne, ONAC, Montauban, 2000, 157 p. [pp. 62-63].— Site MemorialGenWeb consulté le 6 septembre 2017. — Fonds Maurières, AD Tarn-et-Graonne, 42 J 983.

André Balent

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