Né le 17 juillet 1910 à Decize (Nièvre), guillotiné le 25 août 1944 à Halle an der Saale (Saxe-Anhalt, Allemagne) suite à une condamnation à mort ; électricien puis sous-marinier ; agent de renseignements.

Jean Voranger était marié et eut 3 enfants. Il était domicilié à Bernay (Eure).
Il se forma au métier d’électricien à sa sortie de l’école communale et en 1930, il s’engagea dans la marine de guerre comme membre d’équipage d’un sous-marin. Il participa avec le corps expéditionnaire français à l’opération de débarquement de Narvik (Norvège). Après l’armistice, il fut démobilisé et chercha un emploi d’électricien. Il se maria et s’installa à Bernay (Eure). Sans doute réquisitionné au titre du STO, il fut envoyé en mars 1942 comme travailleur à Kiel, au bord de la Baltique. Il résidait au camp de Wattenbeck, où il fit la connaissance de Robert Bezin et René Varéon de Chabannes. Par l’intermédiaire de ce dernier, Jean Voranger trouva du travail aux chantiers navals et sur différents navires. Varéon de Chabannes se faisait passer pour un agent de renseignements au service du général de Gaulle et convainquit Jean Voranger de profiter de ses déplacements le long des côtes norvégiennes pour faire des croquis et prendre des notes sur les installations côtières de défense et sur les bases de sous-marins et d’hydravions. Avec son ami Robert Bezin, Jean Voranger procéda au repérage de toutes les pièces d’artillerie des sites de Tromsø, Bodø, Ǻlesund et Kristiansand et les reporta sur un plan. Dénoncé par des indicateurs infiltrés parmi les travailleurs français du camp, il fut arrêté en compagnie de Robert Bezin le 22 janvier 1943 par la Gestapo de Kiel qui l’incarcéra à la prison de la police de la ville. Il quitta la prison le 16 décembre 1943 et fut transféré à la prison Fort Zinna, à Torgau (Saxe). Il fut jugé par le 2e Senat du Tribunal de guerre du Reich, présidé par le juge Otto Barwinski et condamné à mort sous l’accusation d’espionnage au profit d’une puissance ennemie. Le jugement fut confirmé le 20 juillet 1944 par l’amiral Max Bastian, président du Tribunal de guerre. Robert Bezin et ses deux coinculpés Jean Voranger et René Varéon de Chabannes furent conduits à la prison Roter Ochse , à Halle an des Saale le 24 août 1944 et guillotinés le 25 août à 17h00. L’acte de décès de Jean Voranger porte la mention « Arrêt cardiaque brutal et arrêt de la respiration ». Son corps fut incinéré le 28 août et l’urne contenant ses cendres fut inhumée le 27 octobre 1944 au Gertraudenfriedhof. Elle fut exhumée le 6 novembre 1946 et les cendres furent ramenées en France par l’intermédiaire du Centre de dispersion national des urnes de Strasbourg.
Son nom figure sur le monument aux morts de l’arrondissement de Bernay (Eure).
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, éd. du Cherche midi, Paris 2014.— Mémorial Genweb.

Jean-Louis Ponnavoy

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