Né le 26 juin 1920 à Ydes (arrondissement de Mauriac Cantal), exécuté le 14 juin 1944 par la Gestapo et la Milice à Saint-Georges (arrondissement de Saint-Flour Cantal) ; employé à la SNCF ; victime civile.

Fils de Félix Chalvignac, chef des postes aux mines de Champagnac (Cantal), et de Marie Tissandier, employée aux postes, Raymond Chalvignac travaillait à la SNCF en gare de Saint-Flour depuis son embauche le 14 février 1944. Il vivait dans cette cité en célibataire. Il avait été appelé auparavant aux Chantiers de jeunesse le 4 novembre 1941 pour en être libéré le 14 juin 1942.
Dans la nuit du 9 au 10 juin 1944, il fut arrêté à l’hôtel Loussert à Saint-Flour alors qu’il se trouvait à table en compagnie d’inspecteurs de police. Ces hommes sont accusés d’avoir invité des soldats allemands à déserter. Ils sont conduits dans la cave à charbon du Sacré-Cœur à Saint-Flour, puis à la maison d’arrêt et transférés le 12 juin 1944 à l’hôtel Terminus où se trouvent d’autres détenus raflés à Murat (Cantal) et Saint-Flour entre le 10 et le 12 juin par la Sipo-SD, la Feldgendarmerie et les miliciens du groupe Batissier. La rafle est motivée par la mort d’Hugo Geissler, cadre régional de la Sipo-SD lors d’un accrochage avec le maquis.
Au total, on recense 53 arrestations, dont des Juifs, des résistants et des personnes connues pour leur soutien au maquis. Parmi les otages se trouvent deux autres cheminots : Joseph Pascal et Jean Roux. Dans la nuit du 13 au 14 juin, un "conseil de guerre" auquel participent les miliciens locaux se tient à l’hôtel Terminus pour décider du sort des otages. Le lendemain matin avant 6 heures, la Milice fait monter 25 prisonniers dans deux camionnettes, dont tous les Juifs raflés. Les otages sont fusillés le 14 juin à Saint-Georges, à la sortie de Saint-Flour, au lieu-dit Le Pont de Soubizergues.
René Crapoulet, commissaire de police, qui a survécu à la rafle, témoigna après guerre que Raymond Chalvignac a préféré mourir "plutôt que d’entrer dans la Milice, solution qui lui fut offerte en ma présence peu avant son exécution".
Il a été déclaré « Mort pour la France » à titre civil et a reçu le titre d’interné politique.
Son nom a été inscrit sur le monument de la Résistance de Saint-Flour, sur le monument aux morts de Veyrières, sur le monument commémoratif de Mauriac, sur la stèle de l’Hôtel Terminus à Saint-Flour et sur celle en gare SNCF dédiée « A la mémoire des agents de la SNCF tués pour faits de guerre. » Sur sa maison d’Ydes, une plaque lui rendant hommage a été posée : « Maison natale d’un otage mort pour la Patrie né le 26 juin 1920. »
Sources

SOURCES : Hervé Barthélémy, Cédric Neveu, "Chalvignac Raymond". In : Cheminots victimes de la répression, 1940-1945 : Mémorial, Paris, éditions Perrin-SNCF, 2017.— AN 20060011-14 (dossier 611327), transmis par Gilles Morin. – AVCC : AC 21 P 484813. – Site internet de Soubizergues. – Site internet GenWeb. — État civil cote 2 E 265 / 20-21, vue 280.

Daniel Grason, Hervé Barthélémy, Cédric Neveu

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