Né le 15 août 1923 à Plaffenhoffen (Bas-Rhin), exécuté le 14 juin 1944 par la Gestapo et la Milice à Saint-Georges (Cantal) ; étudiant ; membre des Éclaireurs Israélites de France.

Sylvain le père de Roger était un marchand de grains ambulant, Alice née Winter, sa mère tenait un modeste commerce de chaussures à Pfaffenhoffen. Comme son frère aîné Marcel, son enfance se déroula à la campagne et sa scolarité à l’école confessionnelle chrétienne de son village. De confession juive, il fut dispensé des services religieux. Il suivit des cours au Talmud Torah qui existaient même à la campagne en raison d’une forte communauté juive.
Agé de seize ans en 1939, malgré la déclaration de guerre la famille Gradwohl resta en Alsace. La défaite de juin 1940, l’occupation d’une partie importante de la France et l’annexion de l’Alsace ne laissèrent pas d’autre choix à la famille que de quitter Pfaffenhoffen. Au début de l’année 1941, ils partirent en zone sud, rejoignant la famille Winter à Montpellier (Hérault).
Avec son frère Marcel, son cousin Raymond Winter et Edgard Lévy, Roger Gradwohl s’investit dans l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE), dans l’organisation de colonies. En dépit de l’interdiction, Raymond Winter, les frères Gradwohl et Edgar Lévy parvenaient à ravitailler des déportés qui transitaient en train en gare de Montpellier, ils prenaient des messages d’adieux et les transmettaient aux familles. Cette activité ne passa pas inaperçue de la police, par mesure de sécurité tous les quatre s’installèrent à Narbonne (Aude). Ils devinrent par nécessité clandestins en janvier 1944 pour continuer à venir en aide aux Juifs et cacher les réfractaires au STO. Les tâches étaient multiples, recherche de refuges pour les enfants, de filières pour quitter la France… Roger Gradwohl accomplit des missions dans l’Aveyron, le Lot et le Cantal.
À l’annonce du débarquement sur les côtes normandes, ils entrèrent dans la clandestinité. Le 6 juin 1944 souleva un très grand espoir dans la population, dès le 10 juin, les Allemands raflèrent des habitants à Saint-Flour dont les frères Gradwold, Edgar Lévy et Raymond Winter. Le 12 juin, un accrochage eut lieu entre FFI et soldats allemands non loin de là, à Murat, le chef de la Gestapo Hugo Geissler fut tué par des résistants. La répression fut terrible, cinquante-trois habitants civils détenus, parmi lesquels les Allemands choisirent vingt-cinq civils dont les frères Marcel et Roger Gradwohl, Edgar Lévy ainsi que Raymond Winter désignés parce que juifs. Il en fut de même de deux Algériens de confession musulmane, leurs identités restèrent inconnues. Le 14 juin à six heures du matin tous furent exécutés à Saint-Georges 195267.
Roger Gradwohl inhumé à Saint-Flour le 25 octobre 1944 en présence de sa famille, de ses amis et des Eclaireurs Israélites de Clermont-Ferrand. Sa ré-inhumation eut lieu dans le caveau familial du cimetière israélite de Pfaffenhoffen son village natal où son nom a été gravé sur le Monument aux morts.étudiant ; membre des Éclaireurs Israélites de France. Le 16 octobre 1945, Roger Gradwohl a été déclaré « Mort pour la France »
Sources

SOURCES : AN 20060011-14 (dossier 611327), transmis par Gilles Morin. – Bureau Résistance GR 16 P 266750 (non homologué). –AVCC Caen, AC 21 P 458 036, dossier Roger Gradwohl (nc). — Biographies de Marcel Gradwohl et Raymond Winter parues dans Archives Juives (2003/1/Vol-36), de Mathias Orjekh. Itinéraires issu de son Mémoire de maîtrise « Du scoutisme juif à la Résistance : un même engagement. Quelques figures d’un même itinéraire ». – Site internet de Soubizergues. – Site internet CDJC. – Site internet GenWeb. – État civil de Saint-Georges.

Daniel Grason

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