Né le 28 février 1921 à Bohal (Morbihan), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Plumelec (Morbihan) ; mécanicien ; FFI.

André Gondet
André Gondet
SOURCE :
Stéphanie Trouillard, Mon oncle de l’ombre
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945</br>de Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945
de Plumelec
Sur le monument aux morts de Bohal
Sur le monument aux morts de Bohal
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
André Gondet était le fils de Louis Marie Gondet, cultivateur et charron, et de Jeanne Marie Menant, ménagère. Célibataire, il était domicilié à Bohal (Morbihan), et exerçait la profession de mécanicien à Guéhenno (Morbihan).

En novembre 1942, il fut réquisitionné dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO) et fut employé pendant un peu plus d’un an dans une fonderie près de Karlsruhe en Allemagne. Revenu en permission en France en décembre 1943, il décida de ne pas repartir en Allemagne. Devenu réfractaire, il est allé se réfugier sous un faux nom, Jean Le Bohal, à Guéhenno (Morbihan), où il a exercé la profession de mécanicien qui était son métier d’origine.
Le 1er juin 1944, il rejoignit avec son camarade Raymond Garaud, lui aussi mécanicien à Guéhenno, les Forces françaises de l’intérieur (FFI) dans la 7e compagnie de Plumelec commandée par le lieutenant Eugène Morizur. La 7e compagnie, qui était intégrée au 8e bataillon FFI du Morbihan commandé par Eugène Caro [pseudonyme dans la Résistance : commandant Eugène], conduisit jusqu’à la ferme de la Nouette à Sérent (Morbihan) les premiers parachutistes de la France libre — stick de Pierre Marienne — appartenant au 2e Régiment de chasseurs parachutistes ou 4e SAS (Special Air service britannique), qui furent parachutés dans le secteur de Plumelec (Morbihan) au cours de la nuit du 5 au 6 juin 1944. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. De nombreux résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel (Morbihan).

André Gondet participa, au sein de la 7e compagnie, à la défense du camp de Saint-Marcel attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI-FTPF se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 12 juillet 1944, André Gondet se trouvait à Kérihuel en Plumelec avec plusieurs FFI et parachutistes SAS, lorsque ce village où le capitaine Marienne venait d’installer son PC, fut investi à l’aube par un détachement du SD et de la FAT 354. Surpris dans leur sommeil, dix-huit hommes furent capturés et exécutés sur l’aire de battage de la ferme :
- sept parachutistes SAS : le capitaine Pierre Marienne qui fut tué le premier, le lieutenant François Martin, les sergents Jean Marty et Jacques Mendès-Caldas, Albert Bletterie, Fernand Beaujean et Louis Hanicq ;
- huit combattants FFI : le lieutenant Eugène Morizur, Henri Denoual, Raymond Garaud, André Gondet, Georges Grignon, Pierre Le Bomin, Emmanuel Le Breton et Henri Louail ;
- trois cultivateurs de Kérihuel : Fernand Danet, Alexandre Gicquello et son fils Rémy Gicquello, accusés de les avoir hébergés.

Sur le registre de l’État-civil de Plumelec, l’acte de décès numéro 40 fait mention de la découverte le 13 juillet 1944 au village de Kérihuel, immédiatement au nord de la maison de M. Gicquello, du corps d’un individu de sexe masculin inconnu dont le décès semblait remonter à environ trente-six heures. Par un jugement du tribunal civil de Ploërmel rendu le 21 décembre 1944 et retranscrit en mairie de Plumelec le 12 avril 1945, ce corps a été reconnu comme étant celui d’André Gondet.

André Gondet a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Il a été cité à l’ordre de la division. Le titre de Combattant volontaire de la Résistance lui a été attribué à titre posthume en 1953, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 4 avril 2018, publié au JO du 31 mai 2018.

À Plumelec, le nom d’André Gondet est inscrit sur le monument commémoratif de Kérihuel et sur la plaque FFI du monument aux morts 1939 - 1945.
Il figure aussi sur le monument aux morts de Bohal.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 262486. — Arch. Dép., Morbihan, 1840 W 5, fonds ONACVG-56. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux (photo), Imprimerie La Limitrophe, 1991. — Kristian Hamon, Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944 et Morbihan, Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — Stéphanie Trouillard (petite-nièce de d’André Gondet), Mon oncle de l’ombre. Enquête sur un maquisard breton (photo), Skol Vreizh, 2018. —. État civil, Bohal (acte de naissance) ; Plumelec (acte de décès et transcription du jugement du tribunal civil de Ploërmel).

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