Né le 6 juin 1919 à Lorient (Morbihan), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Plumelec (Morbihan) ; militaire de carrière ; FFI.

Pierre Le Bomin
Pierre Le Bomin
SOURCE  : Joseph Jégo, 1939-1945
Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945</br>de Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945
de Plumelec
Sur le monument aux morts de Billio
Sur le monument aux morts de Billio
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Pierre Le Bomin était le fils de Marie Xavière Le Bomin, sans profession. Célibataire et pupille de l’Assistance publique, il était domicilié à Billio (Morbihan) .

Pierre Le Bomin s’engagea dans l’armée et demeura dans l’armée d’armistice après le défaite de juin 1940. de juin 1940 à novembre 1942. Démobilisé à la suite de l’invasion de la zone Su par la Wehrmacht le 11 novembre 1942 de la zone sud par la Wehrmacht, il revint dans le Morbihan où il trouva un emploi d’ouvrier agricole à Billio.

Grâce à ses connaissances militaires, il devint le chef du groupe de résistants de Billio qui se constitua à partir de septembre 1943. Il rejoignit les Forces françaises de l’intérieur (FFI) et fut intégré le 1er juin 1944 avec le grade de sergent dans la 7e compagnie de Plumelec, commandée par le lieutenant Eugène Morizur. La 7e compagnie conduisit jusqu’à la ferme de la Nouette à Sérent (Morbihan), les premiers parachutistes de la France libre — stick de Pierre Marienne — appartenant au 2e Régiment de chasseurs parachutistes ou 4e SAS (Special air service britannique), qui furent parachutés dans le secteur de Plumelec (Morbihan) au cours de la nuit du 5 au 6 juin 1944. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. De nombreux résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel (Morbihan).

Le 18 juin 1944, Pierre Le Bomin participa, au sein de la 7e compagnie, à la défense du camp de Saint-Marcel attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI-FTPF se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 12 juillet 1944, Pierre Le Bomin se trouvait à Kérihuel en Plumelec, lorsque ce village où le capitaine Marienne venait d’installer son PC, fut investi à l’aube par un détachement du SD et de la FAT 354. Surpris dans leur sommeil, dix-huit hommes furent capturés et exécutés sur l’aire de battage de la ferme :
- sept parachutistes SAS : le capitaine Pierre Marienne qui fut tué le premier, le lieutenant François Martin, les sergents Jean Marty et Jacques Mendès-Caldas, Albert Bletterie, Fernand Beaujean et Louis Hanicq ;
- huit combattants FFI : le lieutenant Eugène Morizur, Henri Denoual, Raymond Garaud, André Gondet, Georges Grignon, Pierre Le Bomin, Emmanuel Le Breton et Henri Louail ;
- trois cultivateurs de Kérihuel : Fernand Danet, Alexandre Gicquello et son fils Rémy Gicquello, accusés de les avoir hébergés.

Sur le registre de l’État-civil de Plumelec, l’acte de décès numéro 43 fait mention de la découverte le 13 juillet 1944 au village de Kérihuel, immédiatement au nord de la maison de M. Gicquello, du corps d’un individu de sexe masculin inconnu dont le décès semblait remonter à environ trente-six heures. Par un jugement du tribunal civil de Ploërmel rendu le 21 décembre 1944 et retranscrit en mairie de Plumelec le 12 avril 1945, ce corps a été reconnu comme étant celui de Pierre Le Bomin.

Pierre Le Bomin a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Il a été cité à l’ordre de la division.

À Plumelec, le nom de Pierre Le Bomin est inscrit sur le monument commémoratif de Kérihuel et sur la plaque FFI du monument aux morts 1939-1945.
Il figure aussi sur le monument aux morts de Billio.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 346947. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux (photo), Imprimerie La Limitrophe, 1991. — Kristian Hamon, Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944 et Morbihan, Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État-civil, Lorient (acte de naissance) ; Plumelec (acte de décès et transcription du jugement du tribunal civil de Ploërmel).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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