Né le 28 novembre 1897 à Montpellier (Hérault), mort au combat le 8 septembre 1944 à Besançon (Doubs) ; militaire d’active, officier supérieur ; résistant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Gustave Filippi était le fils de Jean Baptiste, étudiant en médecine et de Marie Claire Delfini, sans profession. Il se maria le 5 août 1930 à Surgères (Charente-Inférieure) avec Dominique Marie Charlotte Massoni.
Il s’illustra dans l’Aisne au cours de la première guerre mondiale et fut cité à plusieurs reprises à l’ordre de la 133e division d’infanterie, dans laquelle il combattit. Il fit partie de la promotion Croix de guerre à l’École de Saint-Cyr 1919-1920 et fut admis en 1920, à l’École Supérieure de Guerre et nommé au 8e régiment d’infanterie coloniale à Toulon, puis envoyé au Sénégal en 1921 et au Liban en 1925 où il reçut deux citations à l’ordre de l’armée pour sa participation aux combats. Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1927 et promu capitaine en 1928. Il intégra l’École supérieure de Guerre en 1933 et en sortit breveté d’état-major en 1935. Il devint lieutenant-colonel d’Infanterie Coloniale. À la mobilisation en 1939, il prit les fonctions de chef du 4e bureau du corps d’armée colonial. À la fin de l’année 1939, il fut affecté au 44e régiment mixte d’infanterie coloniale et prit le commandement du 3e bataillon qui était en couverture sur la ligne Maginot. Il prit part aux combats de juin 1940 sur la Somme. Le 21 août 1940 il fut fait officier de la Légion d’Honneur et cité à l’ordre de l’armée. En octobre 1940, il fut envoyé au Levant comme sous-chef d’état-major des territoires sud-Syrie à Damas où il participa aux opérations contre les forces anglo-gaullistes. Rapatrié en août 1941, il fut démobilisé le 1er décembre 1942 et placé en congé d’armistice le 1er mars 1943. Dès le 1er avril 1943, il fut nommé Inspecteur de l’Éducation générale et des Sports, à Besançon.
Il s’engagea alors dans la Résistance et devint agent de renseignements du réseau "Ajax-Micromégas". Il fut également membre de l’O.R.A. et de l’Armée Secrète et assurait une mission avec les services secrets militaires notamment en liaison localement avec le lieutenant Pierre Rimey qui sera blessé à son côté dans le combat pour la libération de Besançon
En 1944, il rejoignit les Forces françaises de l’Intérieur (FFI) dans le groupement de Besançon afin de participer aux combats pour la libération.
Le 7 septembre 1944, la bataille pour la libération de Besançon commença et Gustave Filippi fut engagé avec son groupe aux côtés des forces américaines. Alors qu’il dirigeait l’attaque du quartier Saint Claude avec le groupe du lieutenant Manotte, et l’appui du capitaine Fautons, du lieutenant Rimet et de l’adjudant-chef Treuvey, un canon anti-char allemand et une mitrailleuse stoppèrent la progression du groupe. Le colonel Filippi fut tué à 19h40 rue de Chastres-Montjoux (aujourd’hui avenue du Commandant Marceau) et le lieutenant Pierre Rimet grièvement blessé. Le canon anti-char et la mitrailleuse allemands ne furent neutralisés que le lendemain 8 septembre vers midi.
Avec les autres résistants tués pendant ces combats, il eut des obsèques nationales à l’Institution Saint-Joseph, avenue Fontaine-Argent le 11 septembre 1944.
Il fut inhumé dans le cimetière des Chaprais, à Besançon puis au cimetière de Toulouse (Haute-Garonne).
Il était officier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1914/18 avec 2 étoiles d’argent et 1 de bronze, Médaille de la Résistance et Croix de guerre des T.O.E. avec palme et étoile de vermeil.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur la stèle commémorative 1939-1945, place de la Liberté, à Besançon (Doubs) ainsi que sur les plaques commémoratives aux diocésains morts pour la France de Notre-Dame de la Libération, sur le mont des Buis, à Besançon (Doubs).
Sources

SOURCES : Portrait du résistant Gustave Filippi, par Bernard Carré, dans Histoires des Chaprais, 2015.— Mémorial Genweb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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