MORIZUR Armande, Marie, Louise [née RIO]
Née le 10 mars 1909 au Roc-Saint-André (Morbihan), morte sous la torture le 28 juin 1944 à Saint-Jean-Brévelay (Morbihan) ; employée des PTT ; FFI.

Armande Morizur
SOURCE : René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance



Sur le monument aux morts 1939-1945 de Plumelec

Dans le bureau de poste de Plumelec
« Armande Morizur postière arrêtée le 27 juin 1944, torturée pour participation à la résistance, morte pour la France le 28 juin 1944 à l’âge de 35 ans »


Sur le monument de la Croix du Quillio en Saint-Jean-Brévelay
SOURCE : Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Son époux Eugène Morizur, lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI ), était à le tête de la 7e compagnie (compagnie de Plumelec) du 8e Bataillon FFI (ORA) du Morbihan, commandé par Eugène Caro [pseudonyme dans la Résistance : commandant Eugène]. Armande Morizur fit fonction d’agent de liaison. En juin 1944, elle aida des parachutistes appartenant au 2e Régiment de chasseurs parachutistes (4e RCP) ou 4e SAS (Special Air service) parachutés dans les Côtes-du-Nord (Côtes-d’Armor) à rejoindre leurs camarades parachutés dans le Morbihan.
Après l’attaque en force par la Wehrmacht du camp de Saint-Marcel le 18 juin 1944, FFI et SAS se replièrent et se dispersèrent. Le 27 juin 1944, des soldats géorgiens et allemands, qui les pourchassaient, encerclèrent le bourg de Plumelec. Ils arrêtèrent une vingtaine de personnes, dont Armande Morizur, qu’ils emmenèrent à Saint-Jean-Brévelay (Morbihan). Détenue dans l’école Notre-Dame, elle y fut torturée mais refusa de parler. Elle mourut dans la nuit du 27 au 28 juin 1944, suspendue à la crémone d’une fenêtre par les menottes qui lui enserraient les poignets derrière le dos.
L’acte de décès numéro 24 dressé en mairie de Saint-Jean-Brévelay le 20 juillet 1944 à 15 heures, constatait le décès au lieu-dit Lande de Saint-Jean à la lisière de la sapinière, d’une femme inconnue découverte le matin, dont le cadavre reposait sur le dos. Le corps fut tardivement identifié officiellement comme celui d’Armande Morizur, par un jugement sur requête ordonnant la rectification de l’acte de décès du tribunal civil de Ploërmel en date du 17 juillet 1947. L’identité d’Armande Morizur, « arrêtée, mise à mort et enterrée par les Allemands », fut établie par Louis Houbé, pharmacien à Plumelec qui faisait partie des personnes arrêtées le 27 juin 1944 et qui « a assisté à l’exécution » le 28 juin 1944 vers 4 heures du matin, et par le docteur Rème, directeur du préventorium de Plumelec, qui a assisté à l’exhumation ». Cet acte de décès a été rectifié par un jugement transcrit le 2 août 1947 « concernant Rio Armande, épouse Morizur de Plumelec ».
Armande Morizur a obtenu la mention « Morte pour la France » et a été homologué FFI. La Médaille de la Résistance avec rosette lui a été attribuée par décret du 3 janvier 1946, publié au JO du 13 janvier 1946.
À Plumelec, où une plaque apposée dans le bureau de poste honore sa mémoire, le nom d’Armande Morizur est inscrit avec celui de son mari, Eugène Morizur, sur la plaque « FFI » du monument aux morts 1939-1945.
Il figure sur le monument commémoratif érigé à la Croix du Quillio en Saint-Jean-Brévelay.
SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 98 015, dossier où elle figure sous son nom de jeune fille. — SHD, Vincennes, GR 16 P 511967, dossier où elle figure sous son nom de jeune fille. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux, Imprimerie La Limitrophe, 1991.— René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944 (photo) et Morbihan, Mémorial de la Résistance (photo), Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. État-civil, Roc-Saint-André (acte de naissance) ; Plumelec (acte de décès).
Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson