Né le 10 juin 1924 à Bailleul (Nord), mort en action de combat à La Parade (Lozère) ; réfractaire au Service du travail obligatoire (STO) ; résistant, maquis Bir Hakeim (du Languedoc) de l’Armée secrète (AS)

Louis Pons était issu d’une famille catalane : c’était le fils de Luis Pons et d’Élisa Barjolès. Avant 1939, sa famille était établie à Nîmes (Gard).
En 1943 ou 1944, il refusa de répondre à la convocation du STO. Réfractaire, il se réfugia dans les Cévennes. Il fut pris en charge par les militants de l’AS du comité de Saint-Jean-du-Gard (Gard) dont l’un des animateurs, Marceau Lapierre le dirigea vers le maquis école de la Picharlarié — vieille ferme abandonnée situé sur le territoire de Moissac-Vallée-Française (Lozère) — destiné à regrouper les jeunes réfractaires au STO et à leur donner une formation militaire (Voir Sauvebois Aimé). À la mi-mars, la Pichalarié abrita également le maquis (AS Bir Hakeim (Voir Capel Jean). Bir Hakeim supérieurement équipé exerça un attrait irrésistible sur les jeunes du maquis école. Finalement, ce dernier fut absorbé par la formation commandée par Jean Capel. À proximité de la la Picharlarié, dans une autre ferme cévenole, le Galabertès (Saint-Germain-de-Calberte, Lozère), un troisième maquis (AS) venait de s’installer, la Brigade Montaigne, MOI (Mouvement ouvrier international) presque entièrement composée de maquisards germanophones (Voir Veylet Louis, Lindner Anton). La Brigade Montaigne accepta de fusionner avec Bir Hakeim. Ainsi renforcé, le maquis affronta avec succès les forces allemandes dans les combats de la Vallée Française auxquels participa Louis Pons.
À l’issue de cet affrontement armé, les maquisards se regroupèrent en deux points différents. Louis Pons se retrouva avec les Allemands de la Brigade Montaigne au Plan de Fontmort. Avec lui, quatre autres jeunes Français de Bir Hakeim : Jean Rousseau alias « capitaine Brun »*, Jean Farelle, René Nicolas, Jean Richard. Louis Pons fit partie des maquisards qui gagnèrent le château des Fons, près du Mont Aigoual où, Bir Hakeim s’était regroupé, amputé d’une partie des Allemands qui à la suite d’Otto Kühne avaient décidé de rejoindre les FTPF . Il participa, du 8 au 12 mai 1944, au coup de main infructueux d’un groupe de Bir Hakeim dans la région de Lodève et de Clermont-l’Hérault (Hérault) où le maquis disposait d’une « base » et de nombreux appuis (Voir Demarne Paul. Ils revinrent aux Fons incendié et évacué par Bir Hakeim et rejoignirent le nouveau cantonnement de Bir Hakeim à l’hôtel du Fangas, au mont Aigoual. Pendant la nuit du 25 au 26 mai, le Grand Hôtel fut attaqué par les GMR et la Milice. Capel donna l’ordre de quitter le lieux pour opérer une nouveau regroupement à La Parade, sur la causse Méjean (Lozère). Les maquisards furent répartis en deux groupes. La colonne motorisée acheminait, équipements et ravitaillement alors que le reste des maquisards dont faisait partie Louis Pons se rendit à La Parade à pied. Pendant les deux jours de marche épuisante (26 et 27 mai) ils durent livrer quelques combats sporadiques contre les éléments collaborationnistes.
Le soir du 27 mai, ils arrivèrent enfin à La Parade. Le cantonnement fut établi au hameau de La Borie autour du « château » Lapeyre et à l’intérieur de celui-ci. Au petit matin, les forces d’occupation (Allemands et Arméniens de l’Ost Legion) venues de Mende (Lozère) et mises au courant de la présence Bir Hakeim sur le causse Méjean encerclèrent La Parade. Louis Pons fut tué lors de la défense du hameau de la Borie.
Le 29 mai 1944, Louis Pons fut inhumé dans une fosse commune du cimetière de La Parade. Identifié en septembre 1945 à la suite de l’enquête dirigée par Anna Rousseau, secrétaire du CDL de la Lozère et épouse de l’une des victimes du combat de La Parade (Jean Rousseau*, alias « capitaine Brun », l’un des adjoints de Capel), son acte de décès fut consigné dans le registre de l’état civil de La Parade le 5 avril 1945. Emmanuel Dupuy fut ensuite ré-inhumé le 15 mai 1957 à la nécropole des maquis à Chasseneuil-sur-Bieuvre (Charente). Il reçut la mention « mort pour la France ». Le 29 jnvier1945, il fut promu lieutenant du maquis à titre posthume. Mais ce grade ne fut pas homologué. On ne lui accorda finalement que celui de sergent des FFI.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Nîmes (Gard). Son nom figure également sur le monument de La Parade, construit en mémoire des morts de Bir Hakeim, les 28 et 29 mai 1944. Il est également gravé à Mourèze (Hérault) sur le grand mémorial érigé en l’honneur des maquisards de Bir Hakeim morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944.
Voir La Parade (28 mai 1944)
Sources

SOURCES : Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Éveline & Yvan Brès, Un maquis d’antifascistes allemands en France (1942-1944), Montpellier, les Presses du Languedoc/Max Chaleil éditeur, 1987, 348 p. [pp. 205, 217, 252]. — Site MemorialGenWeb consulté le 3 octobre 2017

André Balent

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