Né le 15 janvier 1915 à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), tué le 23 août 1944 à Bléneau (Yonne) ; professeur d’allemand ; résistant au sein du Service national maquis.

Après des études secondaires puis supérieures, Raymond Travers obtint son diplôme d’études supérieures d’allemand en 1938, puis séjourna un an en Allemagne, à l’université de Marburg, comme lecteur.
En 1939, il fut mobilisé comme élève-officier de réserve à Saint-Cyr et en sortit avec le grade d’aspirant en janvier 1940. Il fut envoyé dans les Alpes puis affecté en mars 1940 en Algérie puis en Tunisie. Après l’armistice, il participa en Tunisie à la construction d’un tronçon du chemin de fer transsaharien. De retour en France en octobre 1941, il fut nommé professeur d’allemand à Paris, au lycée Voltaire.
En 1942, il reprit contact avec son ancien instructeur de Saint-Cyr, le capitaine Casanova. Sollicité en mai 1944 par Bernard Moreau, un membre du mouvement Résistance en Puisaye, pour l’envoi d’officiers jeunes et expérimentés capables d’encadrer les jeunes volontaires, Casanova demanda à Raymond Travers de mettre son expérience militaire au service de la Résistance dans l’Yonne.
Arrivé dans l’Yonne en mai 1944, Raymond Travers fut affecté au Maquis 1 du Service national maquis, implanté dans la région de Bléneau et devint l’adjoint, avec le grade de lieutenant, de Charles-Albert Houette, chef de cet important maquis. Chargé plus particulièrement de l’instruction des jeunes recrues, il commanda également plusieurs actions militaires, accrochages avec des détachements allemands et réquisitions armées.
Le 23 août 1944, averti de la présence d’un important groupe d’Allemands en retraite à Bléneau, il organisa le blocage des routes d’accès à cette localité. À la tête de son détachement, il engagea le combat contre les Allemands retranchés dans le café du Mail, près de la place de la Mairie, au centre de Bléneau. Profitant d’un arrêt de la fusillade, il tenta alors de parlementer, en allemand, avec les ennemis, en leur expliquant que s’ils se rendaient, ils auraient la vie sauve et seraient traités en prisonniers de guerre. S’étant montré à découvert, sans doute pour leur donner confiance, il fut touché par une rafale et mourut peu après.
Il fut enterré le 26 août à Bléneau ; peu de temps après sa famille ramena sa dépouille à Paris où il fut inhumé au cimetière Montparnasse, le 27 septembre 1944. Une rue et une plaque lui sont dédiées à Bléneau et son nom figure sur le monument érigé à Lavau à la mémoire des morts du National Maquis 1.
Sources

SOURCES : L’Yonne républicaine, 14 décembre 1944. — René Pautrat, Le combat de Bléneau du 23 août 1944, recueil de témoignages (sans date) ; CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Claude Delasselle, notice biographique de Raymond Travers).

Claude Delasselle

Version imprimable