Né le 10 août 1926 à Sainville (Eure-et-Loir), exécuté sommairement le 29 juillet 1944 à Pluméliau (Morbihan) ; ébéniste ; résistant FFI.

René Phillipeau
René Phillipeau
SOURCE : René Le Guénic,
Morbihan, Mémorial de la Résistance
Sur le monument du Rodu en Pluméliau
Sur le monument du Rodu en Pluméliau
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
René Philippeau était le fils d’Ernest Albert Louis Philippeau, chauffeur de locomobile, et de Marie Josèphe Poulichot, sans profession. Célibataire, il était domicilié à Callac (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), où il exerçait la profession d’ébéniste.

Il appartenait à une famille résistante : son frère Ernest Philippeau, de quatre ans son aîné, s’engagea dans les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) et participa à la libération de Paris ; son père René et son jeune frère Roger furent emprisonnés en avril 1944 puis libérés, le premier, qui était ancien combattant de la 1ère guerre mondiale pensionné à 100 %, sur une suspicion de tuberculose, le second sans doute en raison de son jeune âge (15 ans).
René Philippeau fut arrêté avec François Loscun lors de la rafle menée à Callac le 9 avril 1944 à la suite d’actions de résistance dans le secteur. Détenus à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), puis au camp Margueritte à Rennes (Ille-et-Vilaine), ils firent partie des treize prisonniers qui s’évadèrent près d’Ancenis (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) du convoi qui devait les conduire à Compiègne en vue d’être déportés en Allemagne.
Alors qu’ils rentraient en Bretagne, ils trouvèrent refuge tous les deux dans un maquis des Forces françaises de l’intérieur (FFI) entre Lizio et Saint-Servant-sur-Oust (Morbihan). Le 27 juin 1944, Mathieu Donnart [lieutenant-colonel Le Poussin], chef départemental des FFI du Finistère vint rencontrer au Guernion en Saint-Servant-sur-Oust, le colonel Bourgoin qui commandait le 2e Régiment de chasseurs parachutistes de la France libre ou 4e SAS (Special air service), parachuté en Bretagne, et Paul Chenailler [colonel Morice], chef départemental des FFI du Morbihan à partir du 6 juin 1944. Le but de ce déplacement était de récupérer des armes et du matériel, et de recruter des opérateurs radio pour assurer les liaisons avec Londres devenues difficiles. Le sergent François Loscun reçut pour mission de se mettre à la disposition de Donnart avec l’opérateur-radio Robert Jourdren [Bob]. Il est vraisemblable que cette mission était liée aux compétences d’électricien-mécanicien de François Loscun. Ce dernier souhaita ne pas se séparer de son camarade René Philippeau, qui se déclara lui aussi électricien-mécanicien.
Ils embarquèrent à bord d’une véhicule de gendarmerie conduit par le gendarme Pierre Mourisset, en compagnie du lieutenant de gendarmerie Jean Jamet, de Mathieu Donnart, de Claude Sendral [Huissier], agent du Bureau des opérations aériennes (BOA), et de Robert Jourdren. Le véhicule fut intercepté à Bubry (Morbihan) à un barrage de la Feldgendarmerie. Lors de la fouille, des armes et un poste émetteur furent découverts. Les occupants du véhicule furent arrêtés et emmenés à Pontivy (Morbihan). Là, ils furent détenus dans l’École supérieure de jeunes filles transformée en prison et affreusement torturés par des miliciens dans une maison à l’écart de la ville.
Le 29 juillet 1944, les Allemands sortirent de leurs cellules de la prison de Pontivy :
- six FFI, Gustave Cléro, Mathieu Donnart, Jean-Louis Jamet, François Le Mouée, François Loscun, René Philippeau,
- et trois parachutistes SAS, Jacques Brouiller, Charles Flament, Georges Willard,
et ils les conduisirent au Rodu en Pluméliau (Morbihan) ou ils furent exécutés sur le bord de la route reliant Baud à Pontivy.
Quant à Robert Jourdren, Pierre Mourisset et Claude Sendral, ils avaient été exécutés à Bieuzy-les Eaux (Morbihan) quelques jours plus tôt, le 18 juillet.

Selon l’acte de décès numéro 85 dressé en mairie de Pluméliau le 14 septembre 1944, son corps fut identifié par son frère Ernest Philippeau.

René Philippeau a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué à titre posthume.

Dans le Morbihan, le nom de René Philippeau est inscrit sur le monument érigé en 1947 sur le lieu de son exécution au Rodu en Pluméliau,.
Dans les Côtes-d’Armor, il figure sur les deux plaques commémoratives dédiées aux victimes de la rafle du 9 avril 1944 et aux résistants fusillés, apposées dans la mairie de Callac.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 133 427. — SHD, Vincennes, GR 16 P 474406. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance (photo), Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. — Mémorial GenWeb. — État civil, Sainville (acte de naissance) ; Pluméliau (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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