Né le 25 mai 1894 à Haïfa (Empire Ottoman / Israël) ; domicilié à Sommières (Gard) en 1944 ; civil massacré le 14 août 1944 à Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard) par les collaborationnistes (Waffen SS de la 8e compagnie de la Division Brandenburg ; Milice)

Maurice Hatchwell était le fils de Messaïd Hatchwell et de Christiane Liriado. Il était devenu, dans le Gard, le concubin de Thérèse Pin. En 1944, il vivait à Sommières (Gard) où il était devenu le propriétaire du château de Lentillac.
Il y fut arrêté le 27 juillet 1944 par les collaborationnistes installés depuis le 5 mai 1944 au fort Vauban d’Alès (Gard), les « Brandebourgeois » (Waffen SS) : il s’agissait alors de ceux de la "bande des Marseillais" regroupant, autour de François Carbone d’hommes issus du PPF marseillais de Simon Sabiani. qui avait pris le relais, au fort Vauban, de la "bande à Harry" ou "des Parisiens". (Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 27 juin 1944 ; 11, 12 juillet 1944). En même temps furent arrêtés sa maîtresse Thérèse Pin, Antoine Pin*, et sa femme, Margueritte Mesnard. Les Waffen SS dérobèrent dans le château six millions de francs de bijoux et d’espèces. Hatchwell et les Pin furent transportés le jour même à Alès au Fort Vauban. Il y furent détenus. Le 14 août 1944, Maurice Hatchwell, Thérèse Pin et sa mère Margueritte Pin née Mesnard quittèrent Fort Vauban vers 22 heures en automobile. Ils furent transportés par leurs geôliers à Saint-Hilaire-de-Brethmas, localité du Gard assez éloignée de Sommières mais proche d’Alès. Ils y furent abattus et enterrés dans un des trois charniers découvert au début du mois d’octobre 1944.
Dans un témoignage de partiellement reproduit par Aimé Vielzeuf (op. cit., p. 329), Mme Tallevast née Mialet, directrice d’école à Sommières, dit que les auteurs du vol étaient des "Allemands" (mais les "Waffen SS" français portaient souvent l’uniforme allemand). Elle indique qu’ils avaient arrêtés les occupants du château pour leur origine juive avant de s’intéresser aux richesses qu’ils possédaient.
Dans les charniers de Saint-Hilaire-de-Brethmas on retrouva aussi les cadavres de l’étudiante nîmoise Magali Velay et de trois autres hommes dont l’identité ne put être établie. Le décès de Maurice Hatchwell ne put être constaté que le 3 octobre 1944, lorsque les corps du charnier de Saint-Hilaire-de-Brethmas furent exhumés et l’identité de cinq d’entre eux établie. Le tribunal civil de première instance d’Alès prononça un jugement le 24 novembre 1944 dans lequel, après avoir entériné le constat de son décès, il ordonna qu’il fût transcrit sur le registre de l’état civil de Saint-Hilaire-de-Brethmas, ce qui fut fait le 2 décembre 1944. Il fut aussi consigné sur celui de Sommières le 18 décembre 1945. Hatchwell reçut la mention "mort pour la France". Son nom figure sur le monument aux morts de Sommières.
Voir Saint-Hilaire-de-Brethmas, Charnier (juillet 1944)
Sources

SOURCES : . Arch dép. Gard, 1 W685, lettre du sous-préfet d’Alès au maire de Sommières. — Arch. com. Saint-Hilaire-de-Brethmas, État civil, jugement du tribunal civil d’Alès tenant lieu d’acte de décès, 28 novembre 1944 ; — Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), La Résistance dans le Gard, Paris, AERI, CDROM accompagné d’un livret d’accompagnement, 36 p. Paris, 2009. — Fabrice Sugier, Monique Vézilier, Le Gard dans la guerre 1939-1945, préface de Jean-Marie Guillon, Clermont-Ferrand, De Borée, 2017, 452 p. [p. 352]. — Aimé Vilzeuf, On les appelait "les bandits", préface d’André Chamson, Nîmes, 2002, Lacour, 383 p ; [p. 325]. — Site MemorialGenWeb, site consulté le 5 octobre 2017.ais proche d’Alès.

André Balent

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