Né le 24 janvier 1924 à Saint-Pierre-Chérignat (Creuse), grièvement blessé au combat le 18 juillet 1944 à Saint-Pierre-Bellevue (Creuse), mort des suites de ses blessures le 20 juillet 1944 à l’hôpital d’Aubusson (Creuse) ; militaire Air ; résistant AS.

Raymond Pain était le fils d’Henri Pain et de Léontine Barrat, domiciliés aux Ribières, commune de Saint-Pierre-Chérignat. Célibataire, il était militaire de l’armée de l’air, engagé vraisemblablement dans l’armée d’armistice, avec le grade de soldat au Centre administratif de l’Air (CAA) de Limoges. En 1943 en effet, un dépôt de matériel technique créé par l’armée de l’air en 1941 à proximité de l’aérodrome de Limoges-Feytiat fut remplacé par un centre administratif de l’air et un groupe de sécurité aérienne. Raymond Pain y était mécanicien. Il s’engagea à une date inconnue dans la Résistance au sein de la compagnie Chaumeil, appartenant à l’Armée Secrète (AS). Maurice Chaumeil instituteur résistant, capitaine de réserve, combattant de 1940 avait organisé dans le secteur de Montboucher (Creuse) où il était instituteur et de Bourganeuf un maquis rattaché à l’AS. Raymond Pain rejoignit ensuite la 1ère CFL (corps franc de la Libération) de l’Armée Secrète dans la région de Bourganeuf (communes de Soubrebost et de Royère de Vassivière). Il y fut chargé de l’encadrement des recrues.
A la mi-juillet 1944, des éléments de la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entra en Creuse en provenance des départements voisins du sud et de l’est pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. L’une des colonnes (colonne rapide du commandant Coqui, régiment de sécurité motorisé n°1000) entra dans le département le 14 juillet en venant de Murat (Cantal) et se dirigea vers le secteur d’Aubusson. Le 1er bataillon du régiment 1000 (commandant Vonalt) installa à Bourganeuf (Creuse) son PC opérationnel. A partir du 16 juillet, le commandement fit rayonner ses compagnies à partir de la ville. Dans la journée du 16 juillet, une compagnie ratissa le secteur de Vidaillat découvrant du matériel parachuté et incendiant la mairie-école. Un accrochage à La Pouge (Creuse) dans l’après-midi du 16 juillet avec des éléments de la 1ère CFL, embuscade suivie d’un repli des maquisards, permit à l’unité allemande de localiser les maquisards. Des combats et des ratissages se déroulèrent dans toute la zone, ponctués de massacres (Cosnat), et de combats. Le 18 juillet 1944 Raymond Pain fut grièvement blessé lors d’un combat dans le massif forestier de Saint-Pierre-Bellevue (Creuse), alors qu’il assurait à l’arrière-garde le repli de sa section face à une unité allemande ratissant le secteur. Ayant pu échapper aux troupes allemandes, il fut soigné dans un premier temps malgré les risques encourus par des habitants du hameau de La Borderie, commune de Saint-Pierre-Bellevue. La gravité de ses blessures le fit transporter à l’hôpital d’Aubusson où il décéda le 20 juillet 1944.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Pierre-Chérignat, sa commune natale où il fut inhumé. Son nom figure aussi sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000. — Mémorial GenWeb. — Mémoire des Hommes . — État civil, mairie d’Aubusson, registre des décès, 1944 acte n° 104 .

Michel Thébault

Version imprimable