Né le 31 décembre 1923 à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), exécuté sommairement le 22 juillet 1944 à Colpo (Morbihan) ; FTPF.

Lionel Dubray
Lionel Dubray
SOURCE : René Le Guénic,
Morbihan, Mémorial de la Résistance
Sur le monument de Botségalo en Colpo
Sur le monument de Botségalo en Colpo
Sur le monument de Saint-Nicolas-des Eaux
Sur le monument de Saint-Nicolas-des Eaux
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Timbre poste</br> Série des Héros de la Résistance, 1961
Timbre poste
Série des Héros de la Résistance, 1961
Lionel Dubray était le fils d’Émile Henri Dubray, employé du greffe, et de Marcelle Élise Louise Pique, sans profession. Célibataire, il était domicilié à Athis-Mons (Seine-et-Oise, Essonne).

À dix-neuf ans Lionel Dubray s’enrôla en décembre 1942 dans le groupe Alsace-Lorraine des Francs-Tireurs et Partisans français (FTPF) et participa en octobre 1943 à l’attaque d’une compagnie allemande à l’occasion d’un défilé en plein Paris occupé, ainsi que d’un car de la Waffen-SS Porte d’Italie. Il incendia également du matériel et des locaux allemands. Identifié par la Gestapo, il fut cerné avec plusieurs camarades dans un pavillon de banlieue et réussit à s’échapper après avoir abattu trois assaillants. Il partit se réfugier dans le Morbihan, où il intégra la 4e compagnie commandée par Alphonse Le Cunff [capitaine Bernard] du 1er Bataillon FTPF, devenu le 5e Bataillon FFI du Morbihan (FTPF), commandé par Louis Doré [pseudonyme dans la Résistance : commandant Jacques]. Il se trouvait au camp de Kervernen à Pluméliau (Morbihan) le 14 juillet 1944, lorsque ce camp fut attaqué en force par la Wehrmacht. Trente-six résistants furent tués et vingt-cinq autres faits prisonniers, dont Lionel Dubray. Ils furent incarcérés dans l’école des filles de Locminé (Morbihan) transformée en prison par les agents du Sicherheitsdienst (SD-service de sécurité de la SS), et y furent interrogés et torturés.

Le 22 juillet 1944, Lionel Dubray fit partie des treize détenus de Locminé qui furent amenés dans le bois de Coët-Kermeno à Botségalo en Colpo où ils furent exécutés d’une balle dans la nuque : Lionel Dubray, Joseph Brient, Fernand Cargouët (qui a survécu), Louis Le Bail, Pierre Le Bot, Robert Le Calvé, André Le Gleuher, Édouard Le Penne, Pierre Nagot (retrouvé agonisant, décédé à l’hôpital de Vannes le 24 juillet 12944), Charles Renauld, et trois exécutés non identifiés (Inconnu 3, Inconnu 4, Inconnu 5).

Sur les registres de l’État-civil de Colpo, l’acte de décès numéro 45 dressé le 24 juillet 1944, fait mention de la découverte le 23 juillet 1944 au lieu-dit Coët Kermeno, du corps d’« un individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraît remonter à vingt-quatre heures ». Par un jugement du tribunal civil de Vannes rendu le 11 décembre 1944 et retranscrit en mairie de Colpo le 24 mars 1945, ce corps a été reconnu officiellement comme étant celui de Lionel Dubray.

Lionel Dubray a obtenu la mention « Mort pour la France ». Il a été homologué FFI et le titre d’Interné-résistant lui a été attribué.

Dans le Morbihan, le nom de Lionel Dubray est inscrit sur le monument commémoratif érigé à Botségalo en Colpo, et sur le monument « Aux héros de Kervernen » érigé à Saint-Nicolas-des-Eaux en Pluméliau.
Dans l’Essonne, il figure sur le monument aux morts d’Athis-Mons, où une rue porte son nom.
Dans le Val-de-Marne, une plaque a été apposée sur la maison occupée par ses parents 12, avenue Foch à Joinville-le-Pont dans le quartier de Polangis, qui porte l’inscription : « Dans cette maison est né le 31 décembre 1923 Lionel Dubray, héros de la Résistance fusillé par les Allemands le 22 juillet 1944. »
La mémoire de Lionel Dubray a été honorée par un timbre-poste de 20 centimes de franc, émis le 24 avril 1961 à 3,3 millions d’exemplaires. Il faisait partie de la cinquième série des Héros de la Résistance. Au total, la série a comporté 23 timbres. Le timbre représentant Lionel Dubray est dû au dessinateur André Spitz et au graveur Charles Mazelin.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 195062. — Arch. Départ. Val-de-Marne, Créteil. — Philatélie populaire, n° 338, 02/1986. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre : 1939-1945, Imprimerie de la Manutention, Mayenne, 1991. — René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944 (photo) et Morbihan, Mémorial de la Résistance (photo), Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. — Mémorial GenWeb. — Site Internet Mémoire et Espoirs de la Résistance. — Mémorial GenWeb. — " Lieux mémoriels en Morbihan-Colpo ", dossiers en ligne sur le site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Colpo (acte et jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, Gilles Pichavant

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