Né le 15 octobre 1914 à Hennebont (Morbihan), exécuté sommairement le 22 juillet 1944 à Colpo (Morbihan) ; FTPF.

À Botségalo en Colpo
À Botségalo en Colpo
Sur le monument </br>de Saint-Nicolas-des-Eaux en Pluméliau
Sur le monument
de Saint-Nicolas-des-Eaux en Pluméliau
Quai des martyrs à Hennebont
Quai des martyrs à Hennebont
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
RGASPI
Édouard Le Penne était le fils de Toussaint Marie Le Penne, usinier, et de Marie Anne Le Formal, ménagère. Il était domicilié à Hennebont (Morbihan).

Membre de la CGT Bâtiment, il s’engagea dans les Brigades internationales aux côtés des Républicains espagnols. Arrivé en Espagne le 28 avril 1938, il fut affecté à la XIVe brigade, 4e bataillon (bataillon Henri Barbusse), 2e compagnie. Il participa à la bataille de l’Ebre, notamment en prenant part en qualité de rameur au passage du fleuve lors de l’offensive de la XIVe Brigade du 25 juillet 1938, ce qui lui valut d’être promu sergent. Il fut blessé par un éclat d’obus à la cuisse droite le 10 septembre 1938, et sa sortie de l’hôpital précéda de quelques jours la dissolution des Brigades internationales par le gouvernement républicain espagnol.
Revenu en Bretagne, il rejoignit les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) au sein du 1er Bataillon FTPF devenu le 5e Bataillon FFI (Forces françaises de l’intérieur) du Morbihan, commandé par Louis Doré [pseudonyme dans la Résistance : commandant Jacques]. Le 13 juillet au soir, Alphonse Le Cunff [pseudonyme dans la Résistance : capitaine Bernard] qui commandait la 4e compagnie, quitta son PC de Kervernen en Pluméliau (Morbihan) avec une quarantaine d’hommes pour se rendre sur un lieu de parachutage d’armes.
Le 14 juillet 1944 à l’aube, les hameaux de Kervernen, Kergant et Kerhudé en Pluméliau, tenus par les maquisards, furent encerclés par des unités de la Wehrmacht qui attaquèrent en force. À l’issue d’une bataille acharnée et au prix de lourdes pertes, les maquisards parvinrent grâce à l’arrivée de renforts, à rompre les lignes allemandes, à franchir le Blavet et à se replier dans les landes de Bieuzy et de la forêt de Quistinic. Lors du regroupement, une soixantaine de maquisards manquaient à l’appel : trente six tués au combat et vingt-cinq faits prisonniers.
Furieux, les Allemands qui venaient de subir d’importantes pertes, achevèrent sur place les maquisards blessés. Quant aux maquisards qui avaient été faits prisonniers, et dont faisait partie Édouard Le Penne, ils furent emmenés dans l’école des filles de Locminé (Morbihan) transformée en prison par les agents du Sicherheitsdienst (SD-service de sécurité de la SS).
Le 22 juillet 1944, Édouard Le Penne fit partie des treize détenus de Locminé qui furent amenés dans le bois de Coët-Kermeno à Botségalo en Colpo où ils furent exécutés d’une balle dans la nuque : Édouard Le Penne,Joseph Brient, Fernand Cargouët (qui a survécu), Lionel Dubray, Louis Le Bail, Pierre Le Bot, Robert Le Calvé, André Le Gleuher, Pierre Nagot (retrouvé agonisant, décédé à l’hôpital de Vannes le 24 juillet 1944), Charles Renauld, et trois exécutés non identifiés (Inconnu 3, Inconnu 4, Inconnu 5).

Sur les registres de l’État-civil de Colpo, l’acte de décès numéro 47 dressé le 24 juillet 1944, fait mention de la découverte le 23 juillet 1944 au lieu-dit Coët Kermeno, du corps d’« un individu de sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraît remonter à vingt-quatre heures ». Par un jugement du tribunal civil de Vannes rendu le 26 mars 1945 et retranscrit en mairie de Colpo le 17 mai 1945, ce corps a été reconnu officiellement comme étant celui d’Édouard Le Penne.

Édouard Le Penne a obtenu la mention « Mort pour la France ».

Dans le Morbihan, le nom d’Édouard Le Penne est inscrit sur le monument commémoratif érigé à Botségalo en Colpo, et sur le monument « Aux héros de Kervernen » érigé à Saint-Nicolas-des-Eaux en Pluméliau.
À Hennebont où une rue porte son nom, il figure sur la plaque commémorative dédiée aux « Combattants de la résistance » érigée dans le quartier Saint-Caradec, quai des martyrs.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21P 77 388. — Roger Leroux, <i<Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Mémorial GenWeb. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Inzinzac-Lochrist (acte de naissance) ; Colpo (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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