Né le 20 novembre 1913 à Avignon (Vaucluse), exécuté sommaire le 10 (ou le 11) juillet 1944 à Servas (Gard) ; fonctionnaire de la Police ; résistant (Combat, MUR, AS) à Gap (Hautes-Alpes) puis à Alès (Gard)

Henri Lamot (1913-1944)
Henri Lamot (1913-1944)
Archives Aimé Vielzeuf* DR
Après la Première Guerre mondiale, la famille d’Henri Lanot vécut à Alès : son père, un ancien combattant, blessé de guerre, bénéficia d’un emploi réservé de concierge au lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès, sa mère y était lingère. Il était marié et avait en 1944 quatre jeunes enfants. Il habitait en 1944 à Alès, vieille route d’Anduze.
Après avoir obtenu son baccalauréat, il entra dans la police comme gardien de la paix, puis fut promu inspecteur, en poste à Toulon.
Mobilisé en septembre 1939, il fut fait prisonnier pendant la campagne de France de juin 1940. Après sa libération, il retrouva ses fonctions d’inspecteur de police à Toulon. Rejetant la politique de proscriptions et de persécutions du régime de Vichy, animé d’un ardent sentiment patriotique, il s’engagea dans la Résistance à partir de 1942. Ses premiers actes de Résistance consistèrent à fournir de fausses pièces d’identité, notamment à des Juifs réfugiés en zone libre.
Rapidement repéré par la Gestapo, il partit pour Marseille, puis tenta sans succès de rejoindre l’Algérie. Muté à Gap, il entra en contact avec un réseau de Résistance mais la Gestapo retrouva très vite sa trace et perquisitionna à son domicile, pensant trouver des armes. Se sachant menacé, Henri Lanot se fit muter à Alès où il exerça alors les fonctions de sous-chef de la sûreté, puis de la sûreté urbaine. Entré dans le groupe alésien de Combat et de l’Armée secrète, il participa à des activités résistantes, essentiellement la fourniture de renseignements et de faux papiers.
Début juillet 1944, face à l’aggravation de la répression, Henri Lanot reçut l’ordre de passer dans la clandestinité. Le 3 juillet, il quitta le commissariat avec son arme et sa voiture de service, accompagné d’un collègue, André Cabanel, pour rejoindre le groupe d’Hugues Zerbini, au mas Quissargues, sur le Mont Bouquet. C’est là qu’il fut arrêté par des Waffen SS français de la division Brandenburg et des miliciens avec ses compagnons, André Cabanel, Marcel Pantel, Pierre Castellarnau et Hugues Zerbini, le 5 juillet 1944. Transféré au Fort Vauban, il fut torturé et exécuté le 10 ou 11 juillet, son cadavre fut précipité dans le puits de Célas. Son décès est officiellement enregistré à la date du 15 septembre 1944.
Le nom d’Henri Lanot nom figure sur le monument aux morts d’Alès, sur la plaque commémorant les morts de la Seconde Guerre mondiale à Alès, sur le monument du puits de Célas à Servas, sur le monument commémoratif des résistants arrêtés le 5 juillet 1944 au mas Quissargues à Bouquet (Gard). Une plaque au commissariat d’Alès rappelle le sacrifice d’Henri Lanot et André Cabanel. Henri Lanot fut réintégré dans la police à titre posthume au grade de commissaire. Il reçut plusieurs décorations : la médaille de la Résistance, la Croix de guerre avec palmes, la Légion d’honneur,
Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 27 juin 1944 ; 11, 12 juillet 1944)
Sources

SOURCES : Arch. privées d’André Bruguerolle, résistant du Gard. — Claude Émerique, Laurent Pichon, Fabrice Sugier, Monique Vézilier, La Résistance dans le Gard, Paris, Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), 2009, CDROM avec un livret de présentation, 36 p. — Fabrice Sugier, Monique Vézilier, Le Gard dans la guerre 1939-1945, préface de Jean-Marie Guillon, Clermont-Ferrand, De Borée, 2017, 452 p. — Aimé Vielzeuf, Terreur en Cévennes, Nîmes, Le Camariguo, 1985. — Aimé Vielzeuf, Bloc-Notes 44 (Dans le Gard en attendant la liberté), Nîmes, Lacour, 1994, 2e édition, 2007, 131 p. [pp. 145-148]. — Site :MémorialGenweb consulté (André Balent) le 9 octobre 2017. — Notes d’André Balent.

Jacques Brès, Laurent Pichon.

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