Né le 26 janvier 1925 à Grenoble (Isère), résistant tué au combat le 14 juin 1944 au lieu-dit La Touronne, commune de La Versanne (Loire) ; soldat des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) appartenant au maquis de l’Armée Secrète (AS) de Vanosc (Ardèche).

Fils de Louis et de Jeannne, Joséphine, son épouse ; célibataire.
Pour les résistants d’Annonay (Ardèche) et des montagnes alentours, le débarquement de Normandie fut le signal de l’insurrection. Le 6 juin 1944, un comité local de libération s’installa à l’hôtel de ville d’Annonay. A sa tête, Jacques Méaudre de Sugny dit Loyola, résistant communiste, envoya aussitôt un message au maréchal Pétain : "Annonay libéré par ses propres moyens a proclamé la République et ne reconnaît plus votre autorité. " Pendant près de quinze jours, les soldats FFI allaient repousser les assauts des gardes mobiles et de troupes allemandes venus de la Vallée du Rhône et de Saint-Etienne (Loire), les obligeant à maintenir des effectifs importants sur place. Le 19 juin 1944, Annonay était reprise par les occupants mais les résistants poursuivirent leurs actions tout au long de l’été, ralentissant la progression des troupes allemandes vers Lyon. Ils accompagnèrent les armées du débarquement de Provence jusqu’à la libération de la région. A 11 kms d’Annonay, dans la partie sud-est du Pilat, le maquis de Vanosc, créé en juin 1944 par l’Armée Secrète avec une centaine de combattants, en aurait compté, selon certaines sources, jusqu’à 1800 au mois d’août 1944. La partie opérationnelle du camp, composée de quatre détachements comprenant chacun 60 hommes, s’installa dans des hameaux autour de Vanosc : Metrosc, Chazeaux, Préaux, Combes et Le Monestier ; l’état-major était installé à l’hôtel Marie à Vanosc et regroupait différents services : ravitaillement, matériel et transports, renseignements, police et prévôté, transmissions, génie, santé.
Le 14 juin 1944, une colonne de la Wehrmacht prit la route depuis Serrières (Ardèche) en direction de Saint-Etienne. Un premier engagement, au relais Saint-Christophe près d’Annonay, fit un mort, Armand Batisse* et deux blessés parmi des résistants FTP. De nouveau attaqués à Saint-Marcel-les-Annonay, les allemands poursuivirent néanmoins leur avancée. Prévenu, le maquis de Vanosc leur tendit une embuscade entre les hameaux des Pommeaux blancs et la Touronne, sur la commune de La Versanne. Sérieusement accrochés, les soldats allemands laissèrent sur place du matériel militaire que les maquisards voulurent récupérer ; la garde en fut confiée à un groupe en attente des renforts pour les acheminer. En début de soirée, les soldats ennemis, revenus plus nombreux de Saint-Etienne, assaillirent les résistants restés sur place, mitraillèrent ceux qui arrivaient de Vanosc et se répandirent dans les maisons et les hameaux avoisinants. Dans le combat très inégal en hommes et en armes, Georges Deschaux*, Jean Loux*, Jacques Rozant*, Pierre Roset* Armatore Spotti*, Constant Vallet*, perdirent la vie. Le même jour, à quelques kilomètres, Jean Flouret* était exécuté vers 20 heures 30 à Bourg-Argental (Loire).
L’acte de décès établi pour un "inconnu" à la date du 14 juin 1944 fut modifié par un jugement du tribunal de Saint-Etienne du 6 septembre 1945. Jacques Rozant portait au moment de sa mort un laisser-passer FFI, une lettre adressée à sa mère et sur la poitrine une épingle de sureté dans laquelle était glissée une médaille de la Vierge. Il estMort Pour la France et son nom figure sur le Monument aux Morts d’Annonay et sur la plaque commémorative au bord de la RD 82 à La Versanne.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône : Mémorial de l’Oppression, cote 3808 W 832. — Le Progrès du 28 juin 2015, article de Jean Badol intitulé : 14 juin 1944, terrible journée pour les maquisards. — Mémoire des Hommes – Site anacr-ardèche. — État civil de la Versanne (Loire).

Michelle Destour

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