Né le 17 juin 1887 à Schirmeck (Bas-Rhin annexé), massacré le 27 mars 1944 à Champagnac-de-Belair (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Du 26 mars au 2 avril 1944, la 325e division de sécurité, division Brehmer, ou division « B », de l’initiale du patronyme de son chef, le général Walter Brehmer (325e division de sécurité), accompagnée par des éléments de la Sipo-SD de Périgueux et de la Brigade nord-africaine, bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Des hommes et parfois des femmes furent abattus parce que Juifs. Des familles furent arrêtées, transférées à Drancy puis déportées vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Fils de Daniel et de Henriette Block, Marcel Alexandre était célibataire et, réfugié alsacien, domicilié à Quinsac (Dordogne). Arrêté à Quinsac, le 27 mars 1944, Marcel Alexandre fut exécuté le jour même au lieu-dit Martinières, commune de Champagnac-de-Belair (Dordogne) avec Leiba Abelsonas, Fernand Levy et Paul Leroi.


Récit du massacre (Arch. dép. Dordogne, 1573 W 8) : « Dans un pré, plusieurs Israélites sont rassemblés, hommes, femmes, jeunes filles, vieillards. Vers 16 h, un camion s’arrête près du groupe. Après un triage rapide, quatre hommes sont mis à l’écart, le reste est embarqué. Les quatre hommes reçoivent l’ordre de prendre leurs valises et de gravir le chemin montant à Martinière. Ils ont à peine parcouru quelques mètres qu’une rafale de mitraillette les couchent blessés à mort. (…). »
Sources

SOURCES : Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 234-235, 282. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, pp. 166, 401.

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

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