Né le 22 mars 1914 à Curcy-sur-Orne (Calvados), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à la prison de Caen (Calvados) ; agriculteur ; résistant du réseau SR Alliance.

Guy de Saint-Pol était le fils d’André, Joseph, « Mort pour la France » le 7 septembre 1914 à Rembercourt (Meuse) et d’Yvonne Senot de La Londe, domiciliés au château de Cropton. Il se maria le 3 novembre 1936 à Yolande Marie Josèphe Gazet du Chatelier, née à Saint-Léger-les-Vignes (Loire-Inférieure), le couple avait deux enfants. Il était propriétaire terrien et exploitant agricole, à Amayé-sur-Seulles (Calvados).
Il fit l’École des officiers de réserve ( E.O.R) au 505ème de Chars de Combat et en sortit sous-lieutenant. Le comte Guy de Saint-Pol entra dans la Résistance en 1942 comme membre du réseau de renseignements militaires Alliance et agent de renseignements. Il aida des aviateurs alliés et aide aux passages maritimes vers Londres.
Il fut arrêté le 17 mars 1944 à son domicile d’Amayé-sur-Seulles (Calvados) par la Gestapo et incarcéré à la maison d’arrêt de Caen.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Guy de Saint-Pol fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 20 avril 1947 et fut homologué comme membre des Forces françaises combattantes (FFC). Il obtint la croix de chevalier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre 1939-1945.
Son nom figure sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative dans l’église à Amayé-sur-Seulles (Calvados), sur le monument aux morts de Thouaré-sur-Loire (Loire-Atlantique), ainsi que sur la stèle de l’Église.
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J2. — Marie-Madeleine Fourcade : L’Arche de Noé, Paris, éd. Plon 1989. — Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, Nantes, 2001. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — L’Avenir de l’Ouest, 4 juin 1945 ("Le Comte de Saint-Pol a continué la tradition de ses ancêtres"). — Site internet Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie. — Site Pierfit geneanet. — Mémorial GenWeb.

Jean-Louis Ponnavoy

Version imprimable