Né le 9 décembre 1885 à Grussenheim (Bas-Rhin annexé à l’Empire allemand), massacré le 29 mars 1944 à Château-L’Evêque (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Marcel Epstein fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département.
Les hommes furent abattus parce que Juifs et les femmes et les enfants furent souvent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Marcel Epstein était un réfugié alsacien installé à Château-l’Évêque après avoir été domicilié à Sarlat. Le 29 mars, alors qu’il déjeunait avec un ami du centre d’accueil des réfugiés de Périgueux, des soldats allemands de la division Brehmer, entendant la conversation, le suivirent ensuite jusqu’à son domicile et vérifièrent son identité. Constatant sa judéité, ils le conduisirent sur la route de Brantôme, l’obligèrent à s’allonger et lui tirèrent deux balles dans la nuque. Ils obtinrent ensuite de la municipalité la liste des juifs de la commune et, dans les heures qui suivirent ou le lendemain, ils abattirent quatre ou cinq autres Juifs.
Son nom figure sur le monument aux morts de Sarlat et celui de Château-l’Evêque mais il est absent de la stèle commémorative.
Voir Château-l’Évêque (29 mars 1944)
Sources

SOURCES : Arch. dép. Dordogne, 1573 W 6 ; CDJC DCXXVI-12. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 321. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, pp. 175-176, 402. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 80-81. — Anacr Dordogne, Mémorial de la Résistance en Dordogne… Sous la terreur nazie, Périgueux, Copédit, 1985, p. 157. — MémorialGenWeb.

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

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