Né le 29 mars 1871 à Bad Buchau (Bade-Wurtemberg, Allemagne), massacré le 29 mars 1944 à Château-L’Evêque (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Louis Einstein arriva en Dordogne, de Paris, après juin 1940. Il était marié avec Rosa Hirsch, née le 20 décembre 1877 à Karlsruhe (Allemagne). Leur fille avait épousé Herbert Linz demeurant à Périgueux. Rosa Einstein fut recensée, le 1er mai 1944, à Château-l’Evêque. Contrairement à ce qui a pu être écrit, Louis Einstein n’était pas le frère d’Albert Einstein.
Louis Einstein fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Les hommes furent abattus parce que Juifs et les femmes et les enfants furent souvent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Le 29 mars 1944, après avoir abattu Marcel Epstein, les Allemands obtinrent ensuite du secrétaire de mairie la liste des juifs de la commune, et dans les heures qui suivirent abattirent au moins cinq Juifs dont Louis Einstein. Il fut abattu à Château-l’Evêque, dans le bois de « Mesplier », le 29 mars 1944, par des éléments de la division Brehmer et de la Hilfpolizei.
Son nom figure sur la stèle édifiée sur le lieu des exécutions ainsi que sur le monument aux morts de la commune.
Voir Château-l’Évêque (29 mars 1944)
Sources

SOURCES : Arch. dép. Dordogne, 42 W 9 ; 42 W 34-1 ; 42 W 59 ; 42 W 80 ; 1573 W 6. Registre d’état civil de Château-l’Evêque ; CDJC DCXXVI-12. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, pp. 176-177, 402. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 69. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 318. — MémorialGenWeb. — Anacr Dordogne, Mémorial de la Résistance en Dordogne… Sous la terreur nazie, Périgueux, Copédit, 1985, p. 157.

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

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