Né le 6 octobre 1881 à Gemünden-am-Main (Bavière, Allemagne), massacré le 29 mars 1944 à Saint-Médard-d’Excideuil (Dordogne) ; de nationalité allemande ; victime civile d’origine juive.

Eugen Ochs fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Les hommes furent abattus parce que Juifs et les femmes et les enfants furent souvent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Eugen Ochs, fils de Léopold et de Caroline Strauss, était veuf de Johanna Kahn (née le 24 janvier 1885). Il était domicilié à Périgueux puis à Saint-Médard-d’Excideuil, au lieu-dit Gacherie. Le 29 mars 1944, Eugen Ochs fut abattu chez lui, avec Jacques Meyer, vers 11h30, par des éléments de la division Brehmer. Ce même jour, quatre autres Juifs ont été arrêtés à Excideuil et à Saint-Médard-d’Excideuil puis fusillées, ce même jour, en divers lieux. Il s’agit de Michel Leibovici, arrêté à Excideuil, qui a été tué à Corgnac-sur-l’Isle, de son gendre, Gerson Jacob Makowski, qui a été tué à Brantôme (lieu-dit Besse de Courrières), de Jules Kalifat, qui a été exécuté à Saint-Médard-d’Excideuil (au lieu-dit Charreaux), de Jacques Meyer, qui a été abattu à Saint-Médard-d’Excideuil (au lieu-dit Gacherie) en même temps qu’Eugen Ochs. Excideuil fut à nouveau investie le 29 avril par un détachement de Géorgiens qui y prit quelques temps ses quartiers puis, le 20 mai et le 30 mai par la Milice, et enfin, le 27 juin, par une colonne allemande.
Sources

SOURCES : Registre d’état civil de Saint-Médard-d’Excideuil. Arch. dép. Dordogne, 1573 W 6 ; 42 W 80 - dont photo ; 1 W 1815-2. Rapport d’activité de la gendarmerie pour le mois d’avril 1944 ; enregistrement de sa belle-fille, Mme Tauba Ochs, consultable aux Archives départementales de la Dordogne sous la cote 7 AV 61 à 7 AV 64. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, pp. 186. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 86. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 237-239, 421, 422.

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

Version imprimable