Né le 25 mai 1909 à Guebwiller (Haut-Rhin) en Alsace, alors annexée par l’empire allemand, fusillé sommairement par l’armée allemande le 5 août 1944 à Beaurepaire (Isère) ; gendarme ; homologué Forces françaises de l’Intérieur avec le grade de sous-lieutenant

Robert OFFNER
Robert OFFNER
Source : Mémorial GenWeb ( Dominique LE DORTZ. Cette photographie est sous licence d’usage CC BY-NC-SA 2.0.)
Robert, André Offner était le fils d’Aloyse et de Marie, Anna Klain.
Il épousa Marie, Antoinette Grayel.
Appelé de la classe 1929, Robert Offner effectua ses classes au 2e régiment d’artillerie de campagne hippomobile en 1930. Il fut renvoyé dans ses foyers à l’issue de son service militaire en 1931 et passa dans la réserve militaire disponible. À la mobilisation de septembre 1939, il fut rappelé au service auxiliaire dans son arme d’origine et combattit au cours de la Drôle de guerre et de la campagne de France. Il fut ensuite démobilisé après l’armistice à l’été 1940 et retourna à la vie civile.
Après l’invasion de la zone libre par l’armée allemande en novembre 1942, il décida de s’engager en gendarmerie et devint élève-gendarme à l’école préparatoire de gendarmerie de Romans (Drôme). À l’issue de sa formation initiale en juin 1943, il fut affecté à la légion de gendarmerie du Dauphiné-Savoie, à la brigade territoriale de Roybon (Isère), à proximité de Grenoble.
Déjà clandestinement en contact avec la Résistance locale, qu’il pourvut en renseignements, et s’efforçant de ne rien faire qui puisse nuire à ses compatriotes tout en sabotant dans la mesure du possible les instructions de l’occupant, il rejoignit au maquis les FFI après le débarquement de Normandie du 6 juin 1944, pour y combattre activement l’armée allemande et libérer la France.
Le 5 août 1944, alors qu’une colonne allemande s’approchait du camp retranché de l’Armée secrète du groupe Chambarand, il se porta volontaire avec un des camarades, Jean Pécheur, pour une mission de reconnaissance.
Le véhicule avec lequel ils circulaient, une automobile Simca, fut arrêté par des Allemands qui le fouillèrent. Ils trouvèrent un revolver, ce qui ne laissait guère de doute quant à l’activité des occupants.
Ces derniers furent conduits à Beaurepaire (Isère) qui venait d’être investie par des éléments de la 9ème Panzerdivision.
Torturé par la police militaire allemande, Robert Offner resta muet et il ne dévoila pas la position de son unité. Il fut fusillé sans procès le soir même en montrant une attitude courageuse ; selon des témoins, il refusa d’avoir les mains liées et les yeux bandés puis il déclara devant le poteau d’exécution : « Je suis un gendarme français et je suis fier d’appartenir aux forces françaises de l’Intérieur. Je vais vous montrer comment un Français sait mourir et je réclame l’honneur de commander moi-même le feu ». Avec lui furent exécutés Jean Pécheur et deux habitants de Beaurepaire, eux aussi résistants, Camille Barruel et Louis Fiard.
Robert Offner obtint la mention "Mort pour la France" et fut décoré de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance à titre posthume.
Après-guerre, sa conduite héroïque et son engagement militaire furent reconnus par l’homologation posthume du grade de sous-lieutenant au titre des FFI et il fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur pour faits exceptionnels de guerre et de Résistance en 1949.
Il fut inhumé dans le caveau familial Gatel-Porchey de Brézins (Isère)
La caserne abritant le groupement de gendarmerie départementale de Grenoble porte son nom depuis 1989 : une stèle honore sa mémoire et des hommages publics y sont régulièrement donnés.
Son nom a également été donné pour parrainer le stage annuel du peloton des élèves-officiers de réserve de gendarmerie à Melun en 2016.
Son nom figure sur le monument érigé sur le lieu de l’exécution, sur les monuments aux morts de Brézins et de Roybon. Il figure également sur la plaque commémorative du camp de Chambarand à Viriville (Isère) et sur la stèle commémorative des gendarmes de la 8ème légion à Morestel (Isère).


Voir : Beaurepaire
Sources

SOURCES  : Arch. Dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808 W 436 — SHD/gendarmerie (Vincennes) : carton « décorations à titre posthume » 2007 ZM 1/ 191 562. — SHD/DAVCC (Caen) : dossier individuel 21 P 266 860. — SHD/GR/Cellule « Résistance » (Vincennes) : dossier individuel 16 P 449 117 ; dossier collectif : GR 19 P 38/5 — SHD/CAPM/Section « Citations » (Pau) : FFI - Légion d’honneur posthume (avec son état des services). — Discours prononcé à Beaurepaire le 5 août 1979 par M. Deveaux (amicale des Chambarands) — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tome 1, Juin 1940-juin 1944, tome 2, Juin-septembre 1944, Impressions Modernes (Guilherand-Granges) ; 2001 — État civil

Sébastien Horner , Jean-Luc Marquer

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