Né le 12 octobre 1877 à Bouxwiller (Bas-Rhin annexé, Empire allemand), massacré le 29 mars 1944 à Saint-Germain-des-Prés (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Charles Moog fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et bénéficiant de renseignements collectés par l’administration de Vichy, traversa la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant de nombreux civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux juifs réfugiés dans le département ; les hommes furent massacrés parce que juifs et, à plusieurs reprises, les femmes et les enfants furent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des juifs (Klarsfeld, Calendrier, 1993, p. 89 ) ; un recensement spécifique des juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des juifs français et étrangers.
Le 29 mars 1944, les Allemands obtinrent à la mairie de Saint-Germain-des-Prés la liste des juifs inscrits sur les registres du ravitaillement de la commune. Deux réfugiés alsaciens d’origine juive résidaient dans la commune : Charles Moog et Hugues Rottenberg. Charles Moog était le fils de Léopold et de Pauline Kaufmann, époux de d’Augustine Lion. Tous deux furent domiciliés un temps au refuge de vieillards de la Jarthe, commune de Saint-Astier (Dordogne), et encore à la date du 30 septembre 1942.
Parce que juifs, les deux hommes furent abattus vers 14h, au lieu-dit Salpenche.
Leurs noms n’ont été inscrits ni sur le monument aux Morts ni sur une plaque commémorative.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Dordogne, 1573 W 8, 1573 W 8, relation du 22 septembre 1944 par M. Bousquet, maire de Saint-Germain. Registre d’état civil de Saint-Germain-des-Près. Consistoire israélite du Bas-Rhin, archives (non cotées), Liste alphabétique du refuge de vieillards de la Jarthe. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 237, 416. — Anacr Dordogne, Mémorial de la Résistance en Dordogne… Sous la terreur nazie, Périgueux, Copédit, 1985, p. 65.— Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, pp. 189-190, 402. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 86. — Mémorial de la Shoah, CDJC.

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

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