Né le 7 avril 1904 à Feketeardo (sic), massacré le 27 mars 1944 à Sainte-Marie-de-Chignac (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Feketeardo indiqué comme lieu de naissance semble en fait signifier, écrit Fekete-erdő, Forêt-Noire en hongrois, tandis que le pays natal d’Hermann Swerda (orthographe retenue par le Mémorial de la Shoah-DCDJC) serait la Tchécoslovaquie, État qui n’existait pas en 1904.
Swerda (Svejda) Hermann fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Les hommes furent abattus parce que Juifs et les femmes et les enfants furent souvent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Hermann Swerda était réfugié à Mereyat, Corrèze (selon l’état civil de décès), à Mercoeur (Corrèze) (selon une autre source), au « domaine de Lapeyre » selon une autre source. Raflé dans des circonstances non renseignées, il fit partie des 23 exécutés comme otages à Sainte-Marie-de-Chignac au lieu-dit Les Potences le 27 mars 1944 par des éléments de la division Brehmer en représailles à une action de la Résistance. Les victimes étaient en majorité d’origine juive.
Son nom figure sur la stèle des Rivières-Basses de Sainte-Marie-de-Chignac.
Voir Sainte-Marie-de-Chignac, 27 mars et 1er avril 1944
Sources

SOURCES : Registre d’état civil de Sainte-Marie-de-Chignac. Arch. dép. Dordogne, E dépôt Périgueux 5 H 3 et 5 H 5. Archives du Consistoire du Bas-Rhin – Liste des victimes israélites dans le département de la Dordogne. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, pp. 237-242, 465.- Anacr Dordogne, Mémorial de la Résistance en Dordogne… Sous la terreur nazie, Périgueux, Copédit, 1985, p. 195. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 143-163, 401. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, pp. 71-73. — Mémorial de la Shoah-CDJC

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

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