Né le 25 août 1888 à Tibériade (Palestine, Empire ottoman ; auj. Israël), massacré le 1er avril 1944 à Azerat (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Plaque commémorative sur le mur du cimetière d'Azerat (Dordogne)
Plaque commémorative sur le mur du cimetière d’Azerat (Dordogne)
Joseph Cohen fut tué le 1er avril 1944 et non le 2.
Crédit : MémorialGenWeb
Joseph Cohen fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département ; les hommes furent abattus parce que juifs tandis que, souvent, les femmes et les enfants furent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Joseph Cohen était mutilé de la guerre 14-18 (amputé du bras et de la jambe droite), et Chevalier de la Légion d’Honneur. Réfugié en Dordogne, il était domicilié à Granges-d’Ans où il fut arrêté.
Il fut abattu le 1er avril 1944 avec Tobias Grunbaum (arrêté à Grange-d’Ans), Nathan Schenkel (arrêté à La Bachellerie) et Naphtali Grün (arrêté à La Bachellerie) au cimetière d’Azerat par un détachement de la division Brehmer. Deux autres Juifs furent exécutés à Azerat les 31 mars (Pierre Khantine, arrêté à Rouffignac) et 2 avril 1944 (René Kahn, arrêté à Hautefort).
Leurs noms sont inscrits sur une plaque commémorative apposée sur le mur du cimetière.
Voir La Bachellerie et ses environs (Dordogne), 30-31 mars 1944
Sources

SOURCES : Registre d’état civil d’Azerat. — Arch. dép. Dordogne, 1 W 1901-1 ; 1573 W 6. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, pp. 245, 250-251, 308. — Anacr Dordogne, Mémorial de la Résistance en Dordogne… Sous la terreur nazie, Périgueux, Copédit, 1985, p. 238.- Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 257-405. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, pp. 97-100. — René Delmas, La guerre allemande dans le Terrassonnais, éd. Delmas, Terrasson, 1945.

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

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