Né le 31 janvier 1922 à Belfort (Territoire-de-Belfort), mort en action le 7 juin 1944 à Guéret (Creuse) ; cheminot, employé SNCF à Paris (Seine) ; résistant AS de la Creuse.

plaque face à l'hôtel Auclair
plaque face à l’hôtel Auclair
Il était le fils de Pierre Leseur et de Madeleine Dechene. Il entra en août 1942 comme employé à la SNCF, attaché à l’essai, au service régional de la Voie et des Bâtiments, subdivision des études, à Paris (Seine). Il fut titularisé un an plus tard. Célibataire, il était domicilié à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, aujourd’hui Val-de-Marne).
Vraisemblablement menacé par la réquisition du STO, il entra dans la clandestinité fin janvier 1944 (La SNCF constatant alors son absence irrégulière). Disposant d’une fausse identité – Jacques Bucher, né le 17 juin 1919 à Tressange (Moselle), cultivateur – il se réfugia en Creuse dans le secteur de Bourganeuf et s’engagea dans la Résistance. Il rejoignit le bataillon Chateignier (du nom de son chef Frédéric Chateignier) de l’AS au sein de la compagnie franche de Louis Herry (1ère CFL).
Le 7 juin 1944, le lieutenant-colonel « François » (Albert Fossey), chef départemental des FFI de la Creuse et du Cher dirigea la première libération de Guéret à la tête des maquis de la Creuse. Guéret fut ainsi la première préfecture métropolitaine libérée de France. Il concentra pour cette opération plusieurs maquis creusois dont le bataillon Chateignier. Ses compagnies furent engagées avenue de la Sénatorerie, contre l’hôtel Auclair, siège de la brigade de Feldgendarmerie 992. Jacques Leseur fut tué au début du combat. Marc Parrotin, historien du maquis (Le temps du maquis op. cit.) donne un récit de son décès : « La compagnie franche du capitaine Louis Herry doit attaquer la Feldgendarmerie retranchée dans l’hôtel Auclair, route de Limoges. Les camions à gazogène s’arrêtent près du jardin public, devant la salle des fêtes. Les maquisards en descendent et s’avancent en file indienne vers l’hôtel devant lequel un Allemand est en faction. Ils lui font les sommations de se rendre. Le feldgendarme tire, donnant l’alarme, tandis que les gars du maquis se répartissent pour cerner le pâté de maisons qui fait corps avec l’hôtel. Ces jeunes courageux, mais follement téméraires, avancent de platane en platane en longeant l’avenue. De l’embrasure d’un soupirail part une rafale meurtrière et le grand Jacques Leseur, un gars de vingt-deux ans tombe mortellement blessé ».
Il obtint la mention mort pour la France le 18 octobre 1944 et son nom figure sur le monument aux morts de Villeneuve-Saint-Georges. Une plaque apposée sur une maison face à l’hôtel Auclair rappelle sa mémoire. Il figure aussi sur la plaque commémorative de la SNCF dans le 12ème arrondissement de Paris. Jacques Leseur est également inscrit sous ses deux identités, son identité d’emprunt, Bucher J. et la véritable, Leseur sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : René Castille in La Creuse pendant la seconde guerre mondiale Le Puy Fraud Ed.2012 — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Sous la direction de Thomas Fontaine Cheminots victimes de la répression 1940 – 1945 Ed. Perrin /SNCF 2017 — Mémoire des Hommes — mémorial genweb. — État civil, registre des décès de la ville de Guéret, 1944, actes n°164 et 284.

Michel Thébault

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