Né le 12 juin 1874 à Azerat (Dordogne), exécuté sommairement le 30 mars 1944 à Saint-Rabier (Dordogne) ; ancien inspecteur du contrôle des chemins de fer, adjoint au maire d’Azerat ; syndicaliste CGT des Transports et de la région parisienne ; résistant Mouvements Unis de Résistance, Armée Secrète (MUR-AS).

En juillet 1930, Constant Lacoste, inspecteur, appartenant au syndicat CGT du Contrôle d’Etat sur les chemins de fer – affilié à la Fédération CGT des Travaux publics et des Transports – était membre de la commission administrative de la Fédération CGT des fonctionnaires. Résistant à l’instar de son fils et futur ministre Robert Lacoste, Constant Lacoste s’engagea dans la Résistance au sein de l’AS. Il fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Les hommes furent abattus parce que Juifs et les femmes et les enfants furent souvent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
Les 30 et 31 mars 1944, à La Bachellerie et dans les communes environnantes parmi lesquelles celles d’Azerat et de Saint-Rabier, 23 personnes (dont 15 juifs) furent massacrées par un détachement de la division Brehmer. Louis Bonnefont fut abattu dans les circonstances suivantes.
Selon la narration de Guy Penaud (voir sources), « le 30 mars 1944 […] le bourg [d’Azerat] fut cerné vers 8 heures. L’ancien noviciat congréganiste, qui abritait la mairie, les écoles et le presbytère, fut transformé en P.C. Cette commune avait pour maire Émile Coulon, 72 ans, qui laissait généralement le soin de l’administrer à son adjoint, Constant Lacoste, 70 ans, ancien inspecteur du contrôle des chemins de fer, et père du résistant et futur ministre Robert Lacoste. Ces deux élus étaient secondés par Mme Bonnefont, dont le mari, Louis, 50 ans, était facteur auxiliaire. Ils furent convoqués tous les quatre dès 8 heures du matin. Après un court interrogatoire, et sous l’inculpation d’avoir favorisé la Résistance et délivré des tickets d’alimentation au maquis, les hommes furent emmenés, vers 10 heures, à deux kilomètres du bourg dans un champ (près du pont de Rodas, à 400 m de la RN 89, route du Cor, sur le territoire de la commune de Saint-Rabier), abattus vers 10h30 et enterrés sur place. Leurs corps furent découverts par Francis Bouchal, 21 ans, qui avait entendu la fusillade ».
Constant Lacoste obtint la mention Mort pour la France. Son nom est inscrit sur le monument aux Morts d’Azerat.
Les 30 et 31 mars 1944, sept personnes furent massacrées dans la commune de Saint-Rabier.
Voir : Lieu de massacre : La Bachellerie et ses environs (Dordogne), 30-31 mars et 1er avril 1944
Sources

SOURCES : SHD-PAVCC Caen, AC 21 P 65991 (à consulter). — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, Périgueux, 2004, Éditions La Lauze, p. 211-217 ; 404. [Arch. Dép. Dordogne, 1 W 1901 et 14 J 45] — La Voix du peuple, organe officiel mensuel de la CGT, juillet 1930 (BNF, Gallica). — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb.

Dominique Tantin, Louis Botella

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