Né le 3 février 1884 à Montchamp, aujourd’hui Valdallière (Calvados), massacré le 6 juin 1944 à Caen (Calvados) ; agriculteur ; maire de Montchamp ; victime civile.

Henri Morel était le fils d’Alphonse, propriétaire et de Louise Lepeinteur, sans profession. Il se maria le 8 juin 1920 à Bonnemaison (Calvados) avec Yvonne Marie Alice Violette Voisin, dont il eut deux enfants.
Il était maire de Montchamp, propriétaire agricole dans la commune et marchand de chevaux. À la suite d’une enquête de routine son commis Camille Lamoureux qui appartenait à la Résistance fut arrêté le 25 mai 1944. Henri Morel fut arrêté à son tour comme otage le 31 mai 1944 et interné avec d’autres personnes, civiles ou résistantes, à la maison d’arrêt de Caen.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Henri Morel fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Son décès fut constaté par jugement déclaratif de décès du 13 avril 1948 transcrit sur son acte de naissance le 10 juin 1948.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen et sur le monument aux morts de Montchamp (Calvados).
Le groupe scolaire de Montchamp porte son nom.
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».
Sources

SOURCES : Site en ligne Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie6 juin 1944 : Fusillés à la prison de Caen, Clioweb, le blog, juin 2016.— Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

Version imprimable