Né le 20 août 1914 à Puljanice ou Paijanice [sic] (Pologne), massacré aux alentours du 1er avril 1944 à Annesse-et-Beaulieu (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Benjamin Zurka
Benjamin Zurka
Arch. dép. Dordogne, 42 W 80.
demande d'autorisation de travailler avec signature autographe
demande d’autorisation de travailler avec signature autographe
Arch. dép. Dordogne, 42 W 80.
Benjamin Zurka fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département ; les hommes furent abattus parce que juifs et les femmes et les enfants furent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Benjamin Zurka était le fils de Jules Zurka, né le 14 novembre 1888 à Pabianice et de Laja, née en 1886 à Kalicz. Il avait un frère, Maurice, qui était né le 15 mars 1925 à Pabianice et une sœur, Paulette, née le 1er octobre 1926 dans cette même ville. Il vivait à Florange (Moselle), 14 rue de Thionville, avant guerre. Il exerçait la profession de boucher. Il était célibataire. Réfugié en Dordogne, il était domicilié à Périgueux, 12 rue du Bac. Dans la demande d’autorisation (sans date) qu’il adressa au préfet afin de pouvoir travailler comme homme de peine au restaurant Sainte-Claire de Péirigueux, il écrivait qu’il est ancien légionnaire, blessé de guerre 39-40 et pensionné à 25%. Il donne comme référence Mme Huguet, rue Sainte-Claire, et M. Thomasson, boucher, 8 place du Coderc, à Périgueux. Arrêté dans des circonstances inconnues, il fut abattu, sans doute par des éléments de le division Brehmer, et son corps fut retrouvé le 10 avril 1944 à Annesse-et-Beaulieu (Dordogne) dans un bois en bordure de la RN 710 (route de Ribérac). Le décès remontait à environ dix jours.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Dordogne, Fichier des allocataires réfugiés à Périgueux ; 1573 W 6 ; 1 W 1815-2. Rapport d’activité de la gendarmerie pour le mois d’avril 1944 ; 1 W 1814 ; 42 W 80, dont photo. Registre d’état civil d’Annesse-et-Beaulieu. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 468. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 286, 404. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 69. — Anacr Dordogne, Mémorial de la Résistance en Dordogne… Sous la terreur nazie, Périgueux, Copédit, 1985, p. 166.

Bernard Reviriego, Dominique Tantin

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