Charentenay (Yonne), maquis de la Souille, 9 juillet 1944
Charentenay (Yonne) : l’attaque du maquis de la Souille (9 juillet 1944)
Le Maquis 4, un des maquis de l’Yonne dépendant du Service national maquis, s’était installé en juin 1944 dans les bois de la commune de Charentenay (Yonne), à une vingtaine de km au sud d’Auxerre, près de la ferme de la Souille (d’où le nom de maquis de la Souille qui lui est communément attribué). Commandé par deux jeunes Auxerrois, Jean Carré et Jacques Tissu, il se composait au début juillet d’une soixantaine d’hommes, équipés en armes et en matériel par un parachutage. Un second parachutage était prévu dans la nuit du 8 au 9 juillet mais, sans doute à cause d’une forte pluie, les avions ne furent pas au rendez-vous et les maquisards revinrent bredouilles au camp dans la nuit.
Le lendemain matin 9 juillet 1944, dès l’aube, la région fut encerclée par de nombreux soldats allemands épaulés par des miliciens français, arrivés d’Auxerre en cars et en camions. Un des maquisards, François Mottot, fut bientôt capturé et fusillé près de la ferme Berson. Alertés par le bruit des véhicules, Jean Carré et Jacques Tissu organisèrent la retraite de leurs hommes, en chargeant un groupe de cinq hommes originaires de la commune d’Augy (Yonne) et dirigé par Roland Hardy de retarder l’avance de l’ennemi par des tirs de fusil-mitrailleur.
La plupart des maquisards réussirent à échapper à l’encerclement en se cachant dans la profondeur des bois. Mais Jean Carré fut blessé au genou par un tir ennemi en tentant de traverser la route de Trucy à Fontenay-sous-Fouronnes et achevé sur place. Les hommes du groupe d’Augy furent également faits prisonniers en tentant de traverser la même route. Ils furent amenés à la prison d’Auxerre, torturés et ramenés le lendemain 10 juillet à l’emplacement du camp, où ils furent fusillés, près des fosses creusées pour cacher les containers. Il s’agit de Martial Degois (né le 12 septembre 1926), Henri Demissy (né le 5 février 1924), Roland Hardy (né le 8 mai 1911), Paul Mouffron (né le 3 mars 1925), Pierre Palaprat (né le 26 octobre 1927). Le corps d’Henri Pesant (né le 27 mai 1923) fut également retrouvé dans les parages, sans qu’on connaisse exactement les circonstances de sa mort. Un mois plus tard, un des maquisards rescapés de l’attaque, Henri Chapotin, qui était revenu chez ses parents à Augy, fut dénoncé ; arrêté par la police allemande, il fut fusillé le 8 août 1944 à Charbuy (Yonne).
Pendant l’opération de ratissage du 9 juillet, trois maquisards auxerrois appartenant au maquis Chevalier de l’ORA, installé en forêt de Fretoy à une quinzaine de km plus au sud, revenaient en vélo d’une permission et traversaient par hasard cette région. Ils furent arrêtés et sans doute identifiés comme résistants par un milicien auxerrois. Pierre Bureau (né le 20 mars 1919), Gaston Martin (né le 24 février 1905) et Ernest Charles Paquot (né le 27 janvier 1912) furent frappés puis abattus sur place.
Les noms de ces douze morts, neuf appartenant au maquis de la Souille et trois au maquis Chevalier, figurent sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Ceux de Roland Hardy, Martial Degois, Henri Chapotin et Pierre Palaprat figurent sur le monument aux morts d’Augy. Ceux de Pierre Bureau, Gaston Martin, Charles Paquot et Paul Mouffron figurent sur le monument aux morts d’Auxerre et celui de François Mottot sur le monument aux morts de Milly. Deux stèles ont été consacrées à ces morts, l’une située sur la commune de Charentenay (et incluant deux autres membres du maquis de la Souille, René Alban et Clément Defaix, tués dans d’autres circonstances), l’autre sur la commune de Bazarnes.
Le lendemain matin 9 juillet 1944, dès l’aube, la région fut encerclée par de nombreux soldats allemands épaulés par des miliciens français, arrivés d’Auxerre en cars et en camions. Un des maquisards, François Mottot, fut bientôt capturé et fusillé près de la ferme Berson. Alertés par le bruit des véhicules, Jean Carré et Jacques Tissu organisèrent la retraite de leurs hommes, en chargeant un groupe de cinq hommes originaires de la commune d’Augy (Yonne) et dirigé par Roland Hardy de retarder l’avance de l’ennemi par des tirs de fusil-mitrailleur.
La plupart des maquisards réussirent à échapper à l’encerclement en se cachant dans la profondeur des bois. Mais Jean Carré fut blessé au genou par un tir ennemi en tentant de traverser la route de Trucy à Fontenay-sous-Fouronnes et achevé sur place. Les hommes du groupe d’Augy furent également faits prisonniers en tentant de traverser la même route. Ils furent amenés à la prison d’Auxerre, torturés et ramenés le lendemain 10 juillet à l’emplacement du camp, où ils furent fusillés, près des fosses creusées pour cacher les containers. Il s’agit de Martial Degois (né le 12 septembre 1926), Henri Demissy (né le 5 février 1924), Roland Hardy (né le 8 mai 1911), Paul Mouffron (né le 3 mars 1925), Pierre Palaprat (né le 26 octobre 1927). Le corps d’Henri Pesant (né le 27 mai 1923) fut également retrouvé dans les parages, sans qu’on connaisse exactement les circonstances de sa mort. Un mois plus tard, un des maquisards rescapés de l’attaque, Henri Chapotin, qui était revenu chez ses parents à Augy, fut dénoncé ; arrêté par la police allemande, il fut fusillé le 8 août 1944 à Charbuy (Yonne).
Pendant l’opération de ratissage du 9 juillet, trois maquisards auxerrois appartenant au maquis Chevalier de l’ORA, installé en forêt de Fretoy à une quinzaine de km plus au sud, revenaient en vélo d’une permission et traversaient par hasard cette région. Ils furent arrêtés et sans doute identifiés comme résistants par un milicien auxerrois. Pierre Bureau (né le 20 mars 1919), Gaston Martin (né le 24 février 1905) et Ernest Charles Paquot (né le 27 janvier 1912) furent frappés puis abattus sur place.
Les noms de ces douze morts, neuf appartenant au maquis de la Souille et trois au maquis Chevalier, figurent sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Ceux de Roland Hardy, Martial Degois, Henri Chapotin et Pierre Palaprat figurent sur le monument aux morts d’Augy. Ceux de Pierre Bureau, Gaston Martin, Charles Paquot et Paul Mouffron figurent sur le monument aux morts d’Auxerre et celui de François Mottot sur le monument aux morts de Milly. Deux stèles ont été consacrées à ces morts, l’une située sur la commune de Charentenay (et incluant deux autres membres du maquis de la Souille, René Alban et Clément Defaix, tués dans d’autres circonstances), l’autre sur la commune de Bazarnes.
Sources
SOURCES : Arch. Dép. Yonne, 33 J 18 (registre d’écrou de la prison d’Auxerre). — Témoignage oral de Jacques Tissu (2001). — CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Claude Delasselle, notice Attaque du maquis de la Souille). — Mémorial GenWeb.
Claude Delasselle