Né le 7 octobre 1889 à Estry (Calvados), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à Caen (Calvados) ; agriculteur et marchand ; résistant.

Gustave Lair était le fils de Placide Alfred, cordonnier et de Emma Léopold Turmel, ménagère. Il se maria le 26 juillet 1921 à Montchamp (Calvados) avec Alice Augustine (nom illisible).
Il débuta comme domestique de ferme. Le 1er octobre 1910, il fut incorporé au 6e régiment de dragons à Evreux et mis en disponibilité le 25 septembre 1912. Il fut mobilisé le 3 août 1914 à son régiment d’affectation puis incorporé au 2e régiment de cuirassiers le 1er septembre 1915. Il passa au 4e régiment de cuirassiers le 4 avril 1916. Il fut fait prisonnier le 9 juin 1918 et libéré le 25 novembre. Il fut affecté au 7e régiment de chasseurs le 24 décembre et mis en disponibilité le 31 juillet 1919. Il se retira alors à Montchamp (Calvados) pour y exercer la profession d’agriculteur et marchand de beurre.
Suite à dénonciation par un milicien, il y eut une série d’arrestations à Montchamp. Gustave Lair fut arrêté à son domicile le 23 mai 1944 par la Gestapo, en compagnie de son fils Alexis, résistant OCM. Les deux hommes furent internés à la maison d’arrêt de Caen. Ils seront abattus dans la cour de la prison le 6 juin.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Gustave Lair fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela a duré deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il obtint la mention « Mort pour la France ». ?
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».
Sources

SOURCES : Site internet Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie.— Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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