Né le 25 novembre 1908 au Havre (Seine-Inférieure, Seine- Maritime), mort des suites de ses blessures à l’hôpital du Havre le 13 juin 1941 ; docker au Port Autonome du Havre.

André Verhaege, domicilié au 18, rue Blasco Ibanez, était un employé docker du Port Autonome du Havre (PAH). Pendant l’Occupation, le PAH était investi et surveillé par les Allemands qui y patrouillaient quotidiennement, le port avait, pour eux, un haut intérêt stratégique, port de guerre situé au coeur du mur de l’Atlantique.
Pour reconstituer les circonstances du décès d’André Verhaege, on avait un seul indice : la plaque commémorative 1939-1945 de l’immeuble du PAH. Sur cette plaque figurait le nom de André Verhaege parmi les Fusillés par l’ennemi, aux côtés de René Brunel, Louis Guest et Georges Piat.
Par ailleurs, Louis Eudier citait une seule fois dans son livre le nom d’ André Verhaege dans une liste alphabétique des victimes de la répression nazie sans apporter quelqu’ autre précision sur sa mort.
Un ouvrage d’histoire du PAH datant des années 2000, signé Patrick Bertrand, nous indique que « Verhaege André a été arrêté pour tentative de vol. Il est décédé à l’hôpital en (sic) juillet 1941 ». Patrick Bertrand ajoute que « André Verhaege est le seul agent du PAH pour lequel toutes les archives consultées sont restées muettes ».
Une visite aux Archives Municipales du Havre a permis en 2017 de trouver l’acte de décès du docker, daté du 13 juin 1941. Le journal « Le Petit Havre » de cette période, habituellement prolixe en articles relatant les vols et faits divers, nombreux en cette période de restrictions, reste muet sur cette affaire concernant les forces d’occupation et leur rapport avec la population civile, sujet tabou s’il en est en 1941. Son numéro du 14 juin comporte simplement l’annonce du décès par la famille : « Monsieur André Verhaege, décédé tragiquement le 13 juin dans sa 32e année ».
André Verhaege n’a donc pas été fusillé comme otage, par un peloton d’exécution mais a plus vraisemblablement été abattu par une sentinelle allemande qui surveillait le Port du Havre.
Après guerre, André Verhaege était absent des listes de résistants homologués de l’ONAC ou du monument aux morts du Havre. Son nom n’est pas non plus listé parmi les martyrs départementaux de la CGT, syndicat auquel, selon Louis Eudier, il avait appartenu en tant que docker.
Sources

SOURCES : Archives municipales Le Havre : état-civil ; Patrick Bertrand Le Port du Havre…en particulier tome II, biblio AMLH (MAR 679) ; Le Petit Havre 14 juin 1941. – Louis Eudier Notre combat de classe et de Patriotes (1934-1945), Duboc Le Havre. – Les visages des Martyrs Brochure IHS cgt 76- UL cgt Le Havre (2015).

Jean-Paul Nicolas

Version imprimable