Stèle du Bois-Blanc
Stèle du Bois-Blanc
Figurent les noms de Bielski Antoine, Callot Félix, Darras Robert, Golman Marie-Louise, Thomassin Henri, Berlot Marisu
Le maquis 3 du Service national maquis de l’Yonne fut créé dans les bois au nord de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) en avril 1944. Les maquisards durent quitter la région de Saint-Sauveur en mai et, après plusieurs étapes, s’installèrent en juin 1944 en bordure ouest de la vaste forêt de Fretoy, à quelques km au nord-ouest de Coulanges-sur-Yonne (Yonne), sur la commune d’Andryes, près du village de Fontenailles et de la ferme du Bois-Blanc. Bien armé par plusieurs parachutages et bien commandé, ce maquis, fort d’environ 120 hommes, participa en juin 1944 à des opérations de sabotages ferroviaires et à plusieurs attaques de détachements allemands.
Le 3 juillet 1944, dans l’après-midi, une forte troupe de soldats allemands arriva en camions et en autocars à proximité du maquis mais l’alerte, donnée par une jeune fille des environs, permit aux maquisards de prendre leur dispositif de combat. Sur ordre de leurs chefs, André Cagnat et Raymond Thomasset, les maquisards attendirent que l’ennemi s’approche tout près de leurs lignes et n’ouvrirent le feu qu’au dernier moment. Un violent combat s’engagea alors, qui dura plusieurs heures, et où les maquisards réussirent à détruire, par un tir de bazooka, une mitrailleuse lourde ennemie. À la tombée de la nuit, les maquisards décrochèrent et traversèrent par petits groupes la forêt de Fretoy avant de se regrouper au hameau des Champs Gras, sur le territoire de la commune de Mailly-le-Château, à une dizaine de km de là.
Ce combat, le plus important livré dans l’Yonne par un maquis, fit de très nombreux morts (une cinquantaine, d’après des témoins de la région) et blessés dans les rangs ennemis. Le maquis 3 n’eut à déplorer que la mort de deux de ses membres, Félix Gallot et Robert Darras, ainsi que celle d’une jeune infirmière arrivée depuis peu au maquis, Marie-Louise Golmann, dont on retrouva le corps à quelque distance du camp. Malheureusement, le lendemain, un groupe d’une dizaine de jeunes de Clamecy ( Nièvre ) qui voulaient s’engager au maquis arriva à proximité du camp encore occupé par les Allemands et deux de ces jeunes, Antoine Bielski et Henri Thomassin furent capturés et fusillés, alors que deux de leurs camarades, blessés, réussirent à s’échapper.
Les noms de ces cinq morts (ainsi que celui de Marius Berlaud, fusillé le 22 août 1944 à Egriselles, près d’Auxerre) figurent sur le monument érigé sur le lieu du combat. Ils figurent également sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Le nom de Marie-Louise Golmann et celui de Félix Gallot figurent sur le monument aux morts d’Andryes, celui d’Henri Thomassin sur le monument aux morts de Clamecy. Chaque année, le 3 juillet, une importante cérémonie se déroule sur les lieux du combat.
Sources

SOURCES : Témoignages de François Solano, Gustave Chabin et Raymond Thomasset, 1995, 2000 et 2002. — CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 ( Claude Delasselle, L’attaque du Bois-Blanc ). — Mémorial GenWeb.

Claude Delasselle

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