Né le 21 octobre 1893 à Caro (La Chapelle-Caro, Morbihan), exécuté sommairement le 20 juin 1944 à Saint-Marcel ; FFI.

Pierre Moussard
Pierre Moussard
Sur le « monument des fusillés » de Saint-Marcel
Sur le « monument des fusillés » de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts de Saint-Marcel
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Pierre Moussard était le fils de Françoise Bazon, domestique. Il fut légitimé en 1903 par le mariage de sa mère avec Jean Marie Moussard. Il était cultivateur et avait épousé Marguerite Rose Marie Archambaud à Saint-Marcel (Morbihan) le 21 juillet 1925. Le couple, qui avait trois enfants, était domicilié à Saint-Marcel.

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient rassemblés environ 2 000 maquisards appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs-et-partisans français (FTPF), encadrés par 200 parachutistes SAS (Special air service) de la France libre, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, SAS et FFI se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Constatant que les parachutistes et les résistants qui les avaient tenus en échec avaient réussi à se replier en bon ordre, les Allemands se livrèrent à des représailles. La Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst), service de sûreté et de renseignements de la Gestapo, ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI - FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, pillages et incendies de fermes, massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 20 juin 1944, six hommes furent exécutés en bordure d’un chemin creux à l’entrée du bourg de Saint-Marcel. Leurs corps ne furent retrouvés que le 27 mai 1965, à la suite du témoignage d’un habitant de Guégon (Morbihan), Louis Le Guennec, qui avait été pris en otage par les Allemands en juin 1944 et qui, le 21 juin 1944, fut contraint avec deux autres otages de creuser une fosse commune pour y enterrer les corps criblés de balles. Parmi ces six hommes, deux étaient domiciliés à Saint-Marcel, Jean Morlas et Pierre Moussard. Les quatre autres, domiciliés à Saint-Martin-sur-Oust (Morbihan), Raymond Dénécé, Marcel Robert, François Rio et son frère Joseph Rio, étaient venus participer à la défense du camp de Saint-Marcel attaqué par la Wehrmacht.

Un jugement rendu par tribunal civil de Ploërmel le 21 juillet 1949 et transcrit en mairie de Caro déclare « constant le décès de Pierre Moussard à la fin du mois de juin 1944 à Saint-Marcel »./br>
Pierre Moussard a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

À Saint-Marcel, le nom de Pierre Moussard est inscrit sur le « monument des fusillés » érigé près du lieu de l’exécution et sur le monument aux morts de la commune.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 435604. — " Vingt-et-un ans après un otage de Guégon retourne à Saint-Marcel où il avait été contraint d’enfouir six victimes civiles ", Ouest-France, 29 - 30 mai 1965. — " Après la découverte d’une fosse commune à Saint-Marcel, exhumation des restes des six corps enterrés en 1944 ", Ouest-France, 5 - 6 - 7 juin 1965. — Mémorial GenWeb. — " Hommage à nos martyrs ", Bulletin municipal de Saint-Martin-sur-Oust, mars 2013. — Panneau signalétique du monument des fusillés dans le bourg de Saint-Marcel (photo). — État-civil, Caro (acte de naissance et transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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