Né le 15 janvier 1921 à Saint-Martin-Sur-Oust (Morbihan), exécuté sommairement le 20 juin 1944 à Saint-Marcel (Morbihan) ; FFI.

Raymond Dénécé
Raymond Dénécé
Sur le monument des fusillés de Saint-Marcel
Sur le monument des fusillés de Saint-Marcel
Sur le monument aux morts</br> de Saint-Martin-sur-Oust
Sur le monument aux morts
de Saint-Martin-sur-Oust
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Raymond Dénécé était le fils de Pierre Marie Anne Dénécé, et de Philomène Joly, cultivateurs. Célibataire, il était domicilié chez ses parents à Saint-Martin-sur-Oust où il exerçait la profession de cultivateurs.

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient rassemblés environ 2000 maquisards appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs-et-partisans français (FTPF), encadrés par 200 parachutistes SAS (Special air service) de la France libre, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, SAS et FFI se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Constatant que les parachutistes et les résistants qui les avaient tenus en échec avaient réussi à se replier en bon ordre, les Allemands se livrèrent à des représailles. La Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst), service de sûreté et de renseignements de la Gestapo, ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, pillages et incendies de fermes, massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 20 juin 1944, six hommes furent exécutés en bordure d’un chemin creux à l’entrée du bourg de Saint-Marcel. Leurs corps ne furent retrouvés que le 27 mai 1965, à la suite du témoignage d’un habitant de Guégon (Morbihan), Louis Le Guennec, qui avait été pris en otage par les Allemands en juin 1944 et qui, le 21 juin 1944, fut contraint avec deux autres otages de creuser une fosse commune pour y enterrer les corps criblés de balles. Parmi ces six hommes, deux étaient domiciliés à Saint-Marcel, Jean Morlas et Pierre Moussard. Les quatre autres, domiciliés à Saint-Martin-sur-Oust (Morbihan), Raymond Dénécé, Marcel Robert, François Rio et son frère Joseph Rio, étaient venus participer à la défense du camp de Saint-Marcel attaqué par la Wehrmacht.

Un jugement rendu par le tribunal civil de Vannes le 20 novembre 1944 et transcrit en mairie de Saint-Martin-sur-Oust le 18 décembre 1947, le déclare « décédé à Saint-Marcel vers le 18 juin 1944 ».
Raymond Dénécé a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Il a reçu à titre posthume la Croix de guerre 1939-1945 avec palme et citation à l’ordre de l’armée.

Le nom de Raymond Dénécé est inscrit sur le « monument des fusillés » érigé près du lieu de l’exécution à Saint-Marcel, et sur le monument aux morts de Saint-Martin-sur-Oust.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 117 001. — SHD, Vincennes, GR 16 P 174563. — " Vingt-et-un ans après un otage de Guégon retourne à Saint-Marcel où il avait été contraint d’enfouir six victimes civiles ", Ouest-France, 29-30 mai 1965. — " Après la découverte d’une fosse commune à Saint-Marcel, exhumation des restes des six corps enterrés en 1944 ", Ouest-France, 5-6-7 juin 1965 . — " Hommage à nos martyrs ", Bulletin municipal de Saint-Martin-sur-Oust, mars 2013. — Panneau signalétique du monument des fusillés dans le bourg de Saint-Marcel (photo). — Mémorial GenWeb. — État-civil, Saint-Martin-sur-Oust (acte de naissance et jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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