Né le 15 avril 1908 à Montagna-le-Reconduit (Jura), mort au combat le 4 septembre 1944 à Nanton (Saône-et-Loire) ; résistant FFI du maquis de Corlay.

Victor Arragon était le fils de Marie Victor, meunier, âgé de 43 ans et de Marie Eugénie Pirat, cultivatrice, âgée de 34 ans. Il se maria le 4 décembre 1935 à Montagna-le-Templier (Jura) avec Irène Marthe Léonie Bapicot, institutrice à Gigny-sur-Saône (Saône-et-Loire) où tous deux demeuraient.
Il entra dans la Résistance au maquis FFI de Corlay (Saône-et-Loire) et devint chef de section.
Lors du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, la Résistance locale eut pour objectif précis de préparer et d’accompagner le mouvement vers le nord et l’est des troupes alliées.
Le maquis de Corlay fut constitué le 10 juin par le Groupe Thibert, appartenant aux Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Le site de Corlay offrait un meilleur refuge et des facilités d’action supérieures à celles précédemment trouvées dans la forêt de La Ferté et dans les villages de la vallée de la Grosne. Le 7 juillet, le commandement en fut confié à André Jarrot, compagnon de la Libération et futur député et ministre, avec le pseudonyme de Commandant Goujon. Des parachutistes britanniques et français du SAS (Spécial Air Service), assuraient l’instruction militaire des jeunes recrues.
Le 28 août 1944, le maquis reçut le renfort du détachement SAS sur jeeps du capitaine Guy de Combaud de Roquebrunne venant de Normandie et devant faire la jonction avec les troupes débarquées en Provence et qui approchaient. Le 3 septembre, il fut décidé de passer à l’attaque pour libérer la ville de Sennecey-le-Grand. Dans la nuit une forte colonne ennemie en retraite de 1600 hommes s’arrêta à Sennecey. L’attaque fut déclenchée à l’aube par les SAS et la 105e compagnie du maquis de Corlay commandée par le capitaine Leduc. Victor Arragon occupait l’aile droite du dispositif. Après l’attaque, il donna l’ordre de repli à sa section mais se mit à découvert pour repérer la zone de tirs. Il fut touché mortellement à l’épaule par une balle explosive dans le quartier Saint-Julien, à Nanton (Saône-et-Loire). Le soir du 4 septembre Sennecey était libérée mais au prix de lourdes pertes. L’ennemi eut également de nombreux morts.
Le maquis de Corlay qui avait compté jusqu’à 525 hommes, eut 49 hommes tués au combat ou morts en déportation.
Victor Arragon est inhumé au cimetière communal, à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).
Son nom figure sur les monument aux morts de Montagna-le-Reconduit (Jura) et Gigny-sur-Saône (Saône-et-Loire), sur le monument commémoratif de Martailly-lès-Brancion, sur le mémorial à la Résistance et sur la plaque commémorative à son nom, à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).
Voir monographie Sennecey-le-Grand bataille du 4 septembre 1944
Sources

SOURCES : Récit par la section Culture et patrimoine, Amicale des Nantonnais.— Le Journal de Saône-et-Loire du 1er septembre 1994, du 30 août 2004 et du 5 septembre 2016.— Mémorial GenWeb.— État civil.

Jean-Louis Ponnavoy

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