Né le 30 avril 1900 à Guégon (Morbihan), exécuté sommairement le 20 juin 1944 à Guégon ; cultivateur ; victime civile.

Sur la stèle de Boccabois en Guégon
Sur la stèle de Boccabois en Guégon
Sur le monument aux morts de Guégon
Sur le monument aux morts de Guégon
SOURCE :
Photo Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Constant Le Guennec était le fils de Patern Louis Marie Le Guennec et d’Anne Marie Françoise Le Texier, époux décédés. Il avait épousé Germaine Marie Louise Le Brazidec. Le couple qui avait cinq enfants exploitait une ferme à Boccabois en Guégon.

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel (Morbihan), où étaient stationnés un peu plus de deux mille combattants des forces françaises de l’intérieur (FFI) encadrés par deux cents parachutistes du 4e SAS (Special air service) de la France libre, fut attaqué en force par la Wehrmacht. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI-FTPF se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Le 20 juin 1944, un groupe de parachutistes SAS aux ordres du sous-lieutenant Roger de La Grandière, qui se repliait en direction de Pontivy (Morbihan), fit une halte dans la ferme de la famille Mounier au village de Boccabois en Guégon (Morbihan). À court d’essence, contraints d’abandonner leurs jeeps, trempés, affamés, ils demandèrent à se restaurer et à prendre un peu de repos dans le grenier à foin. Constant Le Guennec, cultivateur à Boccabois, qui se rendait au bourg pour un enterrement, acheta des provisions pour les parachutistes et téléphona à un médecin de Josselin pour lui demander de venir soigner le sous-lieutenant SAS Michel de Camaret qui était blessé. La présence des parachutistes ayant été signalée, trois cents soldats allemands cantonnés à Josselin investirent le secteur de Guégon et lorsque Constant Le Guennec revint en début d’après-midi, ils étaient déjà arrivés à Boccabois. Ils le firent aligner le long d’un mur ainsi que les époux Mounier et deux de leurs enfants. Devant leur silence, ils abattirent Constant Le Guennec.

Constant Le Guennec a obtenu la mention « Mort pour la France ».

À Guégon, où une rue porte son nom, Constant Le Guennec figure sur le monument commémoratif de Boccabois et sur le monument aux morts communal.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Morbihan, 2 W 11 308. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux, Imprimerie La Limitrophe, 1991. — René Le Guénic, Les Maquisards chez nous en 1944 et Morbihan, Mémorial de la Résistance, Imprimerie Basse Bretagne, Quéven, 2013. — Mémorial GenWeb. — " Lieux mémoriels en Morbihan-Guégon ", dossier en ligne sur le site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État-civil, Guégon (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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