Né le 10 avril 1894 à Montbéliard (Doubs), exécuté sommairement le 11 juin 1940 à Cressonsacq (Oise) ; commandant du 2e Bataillon du 24e Régiment de Tirailleurs sénégalais (RTS).

Henri (orthographe de l’acte de naissance) Bouquet était le fils de Jules, Pierre, François Bouquet, compositeur typographe, alors âgé de 28 ans, domicilié à Montbéliard, et de son épouse Marie, Louise Gay, âgée de 29 ans, sans profession.
Il nous a été impossible de consulter la fiche matricule du Commandant Bouquet, et par conséquent nous ignorons presque tout de sa carrière militaire, sinon qu’il était saint-cyrien de la promotion de la "Croix du Drapeau" 1913-1914.
En 1939, son unité d’affectation, le 24e RTS, était en garnison à Perpignan. Le régiment participa à la surveillance de la frontière espagnole et du camp d’Argelès lors de la Retirada. Le 5 avril 1940, il rejoignit la 4e Division d’Infanterie coloniale (DIC) sur la ligne Maginot.
Engagée au sud de la Somme sur la ligne Weygand, la 4e DIC commandée par le général Maurice de Bazelaire de Ruppierre participa à la bataille d’Amiens et subit de lourdes pertes lors de l’offensive allemande déclenchée le 5 juin 1940. « Dans la nuit du 9 au 10 juin, cette division tente de percer en direction de l’Oise, de Pont Sainte Maxence. Au matin, il ne reste plus que 200 à 300 hommes au 2e RIC, 300 à 400 au 16e RTS, et 100 au 24e RTS. » (Les combattants de l’honneur ; cf.sources).
Le 10 juin 1940, un groupe de soldats et d’officiers des 16e et 24e Régiments de Tirailleurs sénégalais se rendirent aux Allemands. Le 11 juin, les Allemands – un détachement du régiment Grossdeutschland – séparèrent les officiers et les soldats métropolitains et les soldats d’origine coloniale. Le 10 juin 1940 en fin d’après-midi, ce groupe de soldats et d’officiers des 16e et 24e Régiments de Tirailleurs sénégalais se rendit aux Allemands. Le 11 juin, ces derniers – un détachement du régiment Grossdeutschland – séparèrent les officiers et les soldats métropolitains d’une part, et les soldats d’origine coloniale d’autre part. La vie de ces derniers étant menacée, le commandant Bouquet tenta de les protéger. Il déclara que les tirailleurs s’étaient rendus sur son ordre, qu’ils avaient combattu loyalement et il exigea qu’ils soient traités en soldats. Le capitaine Speckel prit ensuite la parole en allemand pour dire sa fierté d‘avoir commandé des soldats tels que les Sénégalais.
En représailles, les Allemands conduisirent à l’écart le commandant Bouquet et sept autres officiers et les abattirent d’une balle dans la nuque à la lisière nord du bois d’Eraine, sur la commune de Cressonsacq. Les corps furent jetés dans une fosse commune creusée par deux soldats noirs qui furent ensuite abattus.
En juin 1941, la fosse fut ouverte et les corps furent inhumés dans le cimetière communal de Cressonsacq. Après la Libération, leurs dépouilles furent transférées à la nécropole nationale de Cambronne-lès-Ribécourt (Oise). Le commandant Bouquet y repose dans la tombe n° 18.
Le nom du commandant Bouquet – Mort pour la France - est inscrit avec ceux des autres victimes sur la stèle commémorative du bois d’Eraine.
De nombreux soldats africains de la 4e DIC furent massacrés par les Allemands. Leur nombre et leur identité restent à établir.
Voir Cressonsacq, bois d’Eraine (10-11 juin 1940)
Sources

SOURCES : SHD-PAVCC Caen, AC P 30346 (à consulter). — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — état civil Montbéliard. — Les combattants de l’honneur

Dominique Tantin

Version imprimable