Depuis le début août 1944, la quasi-totalité des brigades de gendarmerie de l’Avallonnais était passée au maquis, sur ordre du commandant « Verneuil », chef du puissant maquis du mouvement Libération-Nord installé depuis fin juillet au hameau des Iles Ménéfrier, sur la commune de Quarré-les-Tombes ( Yonne ). Aux Iles Ménéfrier, le lieutenant Henri Villatoux, chef de la brigade d’Avallon, assurait la prévôté avec une soixantaine de gendarmes.
Revenu à Avallon le 19 août avec les hommes de sa brigade, après la libération d’Avallon par les maquisards de « Verneuil », il fut averti des violents combats qui opposaient, dans la journée du 24 août, à Pontaubert ( Yonne ), à quelques km à l’ouest d’Avallon, des hommes du maquis « Verneuil » à une forte colonne allemande en repli.
Il divisa ses hommes en deux groupes de sept à huit hommes chacun et prit la tête d’un des deux groupes. Alors que ce groupe, équipé seulement d’armes légères, marchait le long de la route d’Avallon à Pontaubert, sans avoir de renseignements sur la position des Allemands, il se trouva brusquement face à une auto-mitrailleuse allemande qui ouvrit le feu immédiatement. Les sept hommes, adossés au talus et sans possibilité de fuir ou de s’abriter, furent fauchés en quelques secondes. Les Allemands prirent le temps de récupérer leurs armes et de piller leurs cadavres avant de repartir en direction d’Avallon. Le deuxième groupe de gendarmes réussit à s’échapper par un chemin de traverse.
Les noms des cinq gendarmes de la brigade d’Avallon, Henri Villatoux, Raymond Clerc, André Louap, Joseph Mollier, Henri Perret, ainsi que ceux des deux gendarmes de la brigade de Châtel-Censoir (Yonne), Adolphe Jolivot et Jules Soutif, sont inscrits sur une stèle érigée en bordure de la route Avallon-Vézelay, sur le lieu du massacre, à mi-chemin entre Avallon et Pontaubert. Leurs noms figurent également sur une plaque apposée dans l’église Saint-Lazare d’Avallon, sur le monument aux morts d’Avallon et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Les noms des cinq membres de la brigade d’Avallon sont inscrits sur une plaque apposée dans la gendarmerie d’Avallon, celui de Jolivot et de Soutif sur une plaque apposée dans la gendarmerie de Vézelay.
Sources

SOURCES : CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 ( Michel Baudot, notice Massacre des gendarmes ). — Mémorial GenWeb.

Claude Delasselle

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