Né le 16 décembre 1907 à Lunel (Hérault), exécuté sommairement le 11 juin 1940 à Cressonsacq (Oise) ; employé du Crédit Lyonnais ; lieutenant au 24e Régiment de Tirailleurs sénégalais (RTS).

Fils de Marius Félix Planchon, employé de commerce, alors âgé de 38 ans et de Julie Louise Marie Dervieux, âgée de 37 ans, sans profession, Marcel Planchon était diplômé de l’École de commerce de Montpellier et devint cadre du Crédit Lyonnais. Il épousa à Lunel le 23 juillet 1929 Marie Adrienne Valette, élève à l’école normale d’institutrice, née le 20 janvier 1910 à Lunel, fille de André Valette, carrier, et de Anna Magdelaine Rousset sans profession. Le couple eut deux enfants, Yvette, née vers 1933, et André, né vers 1939 (futur adjoint au maire de la ville de Lunel).
Officier de réserve, Marcel Planchon fut mobilisé comme lieutenant dans le 24e RTS cantonné à Perpignan.
Le 24e RTS était intégré à la 4e Division d’Infanterie coloniale (DIC). Engagée au sud de la Somme sur la ligne Weygand, la 4e DIC commandée par le général Maurice de Bazelaire de Ruppierre participa à la bataille d’Amiens et subit de lourdes pertes lors de l’offensive allemande déclenchée le 5 juin 1940. « Dans la nuit du 9 au 10 juin, cette division tente de percer en direction de l’Oise, de Pont Sainte Maxence. Au matin, il ne reste plus que 200 à 300 hommes au 2e RIC, 300 à 400 au 16e RTS, et 100 au 24e RTS. » (Les combattants de l’honneur ; cf. sources).
Le 10 juin 1940 en fin d’après-midi, ce groupe de soldats et d’officiers des 16e et 24e Régiments de Tirailleurs sénégalais se rendit aux Allemands. Le 11 juin, ces derniers – un détachement du régiment Grossdeutschland – séparèrent les officiers et les soldats métropolitains d’une part, et les soldats d’origine coloniale d’autre part. La vie de ces derniers étant menacée, le commandant Bouquet tenta de les protéger. Il déclara que les tirailleurs s’étaient rendus sur son ordre, qu’ils avaient combattu loyalement et il exigea qu’ils soient traités en soldats. Le capitaine Speckel prit ensuite la parole en allemand pour dire sa fierté d‘avoir commandé des soldats tels que les Sénégalais.
En représailles, les Allemands conduisirent à l’écart le lieutenant Marcel Planchon et sept autres officiers puis les abattirent d’une balle dans la nuque à la lisière nord du bois d’Eraine, sur la commune de Cressonsacq. Les corps furent jetés dans une fosse commune creusée par deux soldats noirs qui furent ensuite abattus.
Selon un document datant d’octobre 1941 (archives Anne de Bergh), la municipalité de Cressonsacq obtint en juin 1941 des Allemands « l’autorisation d’ouvrir la tombe du bois d’Eraine et un officier allemand vint assister à l’opération. A la stupéfaction des assistants, on trouva, inhumés ensemble à très faible profondeur, les corps des huit officiers français […], sept allongés au fond de la fosse et le lieutenant Erminy en travers sur les autres. Deux étaient en bras de chemise. Tous avaient la tête fracassée par balle, coups paraissant tirés par derrière, balle probablement de gros calibre. »
Dans un premier temps Marcel Planchon et ses camarades furent inhumés dans le cimetière communal de Cressonsacq. Après avoir multiplié les démarches, son épouse n’apprit sa mort qu’en novembre 1941. Le corps de son époux fut transféré plus tard au cimetière communal de Lunel. Marcel Planchon obtint la mention « mort pour la France » et reçu à titre posthume la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palme.
Son nom est inscrit sur une plaque commémorative dans cette commune et sur la stèle commémorative du bois d’Eraine à Cressonsacq.
Voir Cressonsacq, bois d’Eraine (10-11 juin 1940)
Sources

SOURCES : SHD-PAVCC Caen, AC 21 P 134668 (à consulter). — Article de Caroline Froelig dans le Midi Libre, (2011/05/04), Marcel Planchon, héros de la Seconde Guerre mondiale, photographie. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Les combattants de l’honneur

Dominique Tantin

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